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L’état d’âne


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9 réponses à ce sujet

#1 Christine Luce

Christine Luce

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Posté 17 février 2017 - 12:15




L’âne est une bête à ravir,
quatre vernis, il est chaussé.
Il ahane et peine à gravir
une marche au rez-de-chaussée.
 
Martinet, badine ou férule,
et bonnet si vous le vouliez,
peu lui chaut, la tête de mule !
Sans peur, il braie sur le palier.
 
Mais d’un ami sent la fêlure,
il recule au fond de la cour,
reclus n’espère aucun secours ;
l’âne en pleurs panse sa blessure.


 
 
charletbuissonni%C3%A8re.jpg

Nicolas Toussaint Charlet : Enfants faisant l’école buissonnière et brûlant les instruments de la répression du
maître, 1826.



#2 M. de Saint-Michel

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Posté 17 février 2017 - 02:57

La brave bête que voilà!

#3 Victorugueux

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Posté 17 février 2017 - 04:45

Il a été dit beaucoup de choses sur le cancre qui ont toutes été redites

Le cancre, c'est ce rêveur que rien n'attache, Ni les leçons, ni les punitions



#4 Invité_Marcel Faure_*

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Posté 21 février 2017 - 09:08

les poètes ne sont-ils pas aussi un peu de ces ânes qui n'en font qu'à leur tête.



#5 M. de Saint-Michel

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Posté 21 février 2017 - 06:59

les poètes ne sont-ils pas aussi un peu de ces ânes qui n'en font qu'à leur tête.


En effet...

#6 Christine Luce

Christine Luce

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Posté 25 février 2017 - 02:34

Difficile d’apprécier justement les commentaires quand d’une part, leur concision réduit leur clarté explicite, d’autre part, parce que nouvelle ici, je ne connais pas le discours des intervenants au fil des statuts postés jour après jour. Ce préambule avant de vous répondre, et en particulier à Victorugeux à propos de redites, dont je ne sais pas s’il reproche l’ordinaire du sujet, juge la répétition usée, ou seulement parle en son nom de sa propre perception. Vous m’excuserez tous, j’espère, de non seulement répondre longuement, mais aussi de mes erreurs d’interprétation.

Je vous épargnerai mes conceptions de la poésie, pour quelles raisons j’en écris, et le désir trouble de la publier, mais j’aimerais préciser deux ou trois choses à propos de ce poème en particulier. Je l’ai écrit sonnant et trébuchant, une musique simple et légère pour un thème animalier qui me plaît, anthropomorphique ici. L’âne, le véritable, n’a que faire de mon interprétation, il suit son bonhomme de chemin quand on lui en offre l’occasion, vit une existence misérable d’animal domestique autrement.

À propos de redites, que dire ? Si elles semblent implacablement reproduites, les redites ne sont pas d’inexorables piétinements au même endroit du sillon, à moins d’estimer l’humanité incapable de se mouvoir et la progression de l’individu négligeable. Répéter ne me vexe pas, je ne me considère pas comme une inventeuse ou une pionnière, ma quête personnelle m’oblige à chercher le mot parfait pour contenir l’idée parfaite, mais seul l’acte de création est parfait, j’ai retenu cette unique leçon. Après un entretien passionnant sur l’art au début du XXe siècle mené du coq à l’âne, Marcel Mariën achevait par une phrase lapidaire « Tout reste à dire » et, en quatre mots, remettait en perspective relative son discours. Modeste et brillant.

 

Enfin, c’est vrai que je n’en fais qu’à ma tête, poète ou non. :-)

Merci de votre attention.



#7 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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Posté 25 février 2017 - 02:46

Vous n'avez pas à vous justifier: chacun écrit comme il peut et comme il veut; chaque écriture est différente et correspond à la vérité intérieure de son auteur...

#8 Christine Luce

Christine Luce

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Posté 25 février 2017 - 02:49

Merci, c'est gentil de me rassurer, mais je ne me justifiais pas, une mise au point et à plat, afin de répondre à ceux qui ont bien voulu me lire et commenter, et je les en remercie.



#9 Victorugueux

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Posté 25 février 2017 - 03:07

Pour vous répondre le cancre comme un élève à part

c'est souvent qu'on en parle depuis Prévert, déjà Prévert en faisait un exemple

et avant le cancre n'était vu que comme un mauvais élève



#10 Christine Luce

Christine Luce

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Posté 25 février 2017 - 04:46

Pergaud, Chevallier, et le cancre à l'école, génie dans la nature, ou Gavroche débrouillard, la gravure jointe date de 1826, réalisée par un pédagogue, l'intitulé est de lui. Je ne suis pas sûre que Prévert n'ait pas seulement répété. Et j'aime Prévert, il a eu raison de répéter une autre vision du cancre.