On dit les femmes telle une rose …
Celle-ci souvent s’épanouit,
De Tahiti jusqu’à Formose,
Du Labrador jusqu’au Chili,
Ses épines tout en silence
Et son périanthe déployé
N’offrent alors pour toute science
Que l’étrange anormalité
D'entrevoir au fond de notre être
Un flot de plaisir ou d’affront
Bien que celle qui nous fit naitre
Vit plus souvent mouiller son front,
Que l'arrogant n'est pas agile
Au dur labeur à s'assigner,
Que son rire telle une faucille
Est plus sauvage que l’acier,
Que dans notre attitude sure
Sommeillent d’innombrables peurs
Et que notre âme se fissure
D’un crépuscule de langueurs,
Que bien des cuistres dans leur rêve
S’imaginant Casanova,
Ne promettent qu'une paix brève
Semblable à celle de Yalta,
Qu’elle doit parfois d’un vœu chaste
N’offrir qu’au soleil ses parfums
Puis ne laisser choir à l’éraste
Qu’un triste envol d’espoirs défunts ;
Toute femme devient une rose,
Lorsque sa candeur s’évanouit,
Par l’exemple qu’elle propose
Et qui parfois nous avilit.