Mercredi 22 août 2012 / 0328
Que sont venues faire ces mouches dans mon journal, peut-être me rappeler que, dans la plus pure des fictions, le réel n’est jamais loin. Vouloir en faire abstraction est illusoire. Elles étaient bien présentes mais le lieu et une partie des péripéties étaient ailleurs. Ce matin, elles sont toujours là, en embuscade, prêtes à se poser dès que je baisse la garde, mais j’ai retrouvé une partie d’entres elles mortes au pied du rideau qui voile une des fenêtres.
Entrées sans y être invitées dans cette « danse des jours … », elles m’ont détourné de mon propos pour mieux souligner la résistance des éléments à pénétrer la légèreté volatile des rêves et de toute création. Mais aussi par leurs présences l’étroite imbrication entre création et réalité.
D’un point de vue plus poétique, la mouche est-elle plus noble que la rose dans le poème, n’a-t-elle pas les ailes plus transparentes, plus translucides que le moindre pétale ? Si elle n’avait pas cette volonté farouche de nous agacer la peau, sûr, nous lui trouverions la beauté sauvage et fascinante du loup ou la légèreté miroitante d’une libellule lutinant la rivière.