Romance avec Narcisse
Ma prisonnière nue défiant l’épouvante,
La fratrie de tes charmes invite Narcisse,
Il savoure l’aumône d’une poitrine opulente,
Deux violettes caressent ton sein novice.
L’orage disperse ce nectar ténébreux,
La jupe relevée près d’un réverbère,
Zéphyr adroit livre l’ébène de tes cheveux
Et ta peau caribéenne vient le distraire.
Paradis des valentins, rivage fantôme,
Le calice azuré porte contre les vagues
Ton maillot immaculé d’une couleur chrome,
J’aime l’arabesque de tes doigts sertis de bagues.
Lapidé de tendresse par quelques baisers,
L’antique amant domine ta situation,
Sieur soleil, pèlerin des cieux hallucinés,
S’évertue à célébrer votre condition.
Quémandant son cœur céleste jusqu’aux rapides,
Ton corps flotte sur ses muscles tel un drakkar,
Vaisseau voluptueux dans des brouillards torrides.
Poséidon saigne sa proue du regard.
Sylphide dénigrant tout blasphème androgyne,
Cimetière des roses baigné d’innocence,
Tu abrites l’étoffe de chair la plus divine,
Vénus éclaire tes sens avec élégance.
R-F LEFORT (19/3/2010)