Il y a une heure du soir particulièrement douce, où le temps, plus qu’en aucun autre moment, peut-être, semble compté, comme une métaphore de la vie elle-même. Les oiseaux accompagnent ce moment d’une valse lente, où la déclivité du jour se mêle à leurs bavardages qui vont, sans cesse, s’atténuant : leurs dialogues, indéchiffrables pour tout autre qu’eux-mêmes, ne peuvent être qu’une glose des événements du jour.
Soudain, l’horloge, au clocher, rappelle que bien impudent serait celui qui se croirait le « maître des horloges » : le temps n’attend rien, ni personne, et, de même que la rivière suit son destin de rivière, de même que chacune des molécules d’eau qui la constituent sait que l’océan l’attend, nous-mêmes nous savons que nous sommes attendus dans cette poussière d’étoiles d’où nous nous venons, où nous retournerons.
23/5/17