Les mots légers
Volent comme les papillons
Qui caressent toutes les fleurs
Effleurant à peine les cœurs
Ils cachent des murs de carton
Sous le strass le temps d’un salon
Étincelant au gré des vents
Quand les jeux se font polissons
Ils simulent les sentiments
Mais si un cœur y met sa foi
Et prend le décor de crépon
Pour une assise de béton
Confond la fumée et l’aplomb
Prend le clinquant pour étançon
Quelle désillusion parfois
Éphémères et délurés
Ou bien joliment accoutrés
Les mots sont alors mensongers
Les mots menteurs
Peuvent enivrer comme la beu
Ils peuvent camoufler un leurre
Ou démolir à petit feu
Jour après jour vitupérés
Comme des poignards acérés
Jusqu’à l’erreur inopinée
L’heure où poindra la vérité
Cruelle dans sa nudité
(Les mots1)