7 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

"La poésie voudrait sortir du langage, mais le langage est tout ensemble sa merveille et sa prison." (Jean-Michel MAULPOIX)


"La poésie va plus loin que les mots. Elle éblouit par ce que les mots n'expriment pas. Elle est lumière sur l'invisible, l'invisible des poètes mais aussi le nôtre car leurs joies, leurs peines et leurs révoltes ont un caractère universel." (Alain FRÉMEAUX)

[pigloo]

très belle référence que vous nous offrez, M. de Saint-Michel !

 

merci

[serioscal]

Si vous voulez sortir du langage, y'a une porte tout à droite !

[M. de Saint-Michel]

très belle référence que vous nous offrez, M. de Saint-Michel !
 
merci

C'est le paradoxe, à mon sens, de la poésie: sortir des mots... par les mots!

[pigloo]

Ah oui, joliment, M. de Saint-Michel,

et je dirais même que la poésie, en un certain sens, restitue aux mots toute leur dimension ...

 

de plus, par son caractère initial, elle avait pour rôle de "transfigurer" le langage, si j'ose dire,, afin que réalité sensible ne soit pas séparée de ses "autres terres et cieux"

 

c'est un langage où les mots se vêtent de leur symbolisme, juste milieu entre ici et un ailleurs...

 

***

Merci M. de Saint-Michel pour avoir dirigé mon regard vers cet aspect de la poésie / tout ressouvenir étant bon en la matière

[M. de Saint-Michel]

"Entre ici et un ailleurs": c'est exactement ça.

Merci à vous.

[pigloo]

[.....Si maintenant nous considérons les arts en donnant à ce mot une acception plus restreinte et en même temps plus habituelle,

c'est-à-dire ce qu'on appelle les "beaux-arts", nous pouvons dire, d'après ce qui précède, que chacun d'eux doit constituer 

comme un langage symbolique adapté à l'expression de certaines vérités au moyen 

de formes qui sont, pour les uns, d'ordre visuel, et, pour d'autres, d'ordre auditif ou sonore, d'où leur division en deux groupes, celui des "arts plastiques" et celui des "arts phonétiques". ]

 

 

 

[...Quant à la musique, il serait assurément inutile d'insister la dessus, et sa base numérique est encore reconnue des modernes eux-mêmes, bien que faussée par la perte de données traditionnelles; anciennement, commme on le voit d'une manière particulièrement nette en extrême-Orient, des modifications ne pouvaient être apportées à la musique qu'en concordance avec certains changements survenus dans l'état même du monde selon les périodes cycliques, car les rythmes musicaux étaient intimement liées à la fois à l'ordre humain et social et à l'ordre cosmique, et exprimaient même les rapports qui existent entre l'un et l'autre; la conception pythagoricienne de "l'harmonie des sphères " se rattache d'ailleurs exactement au même ordre de considération.

 

Pour les arts plastiques, dont les productions se developpent en extension dans l'espace, la même chose peut ne pas apparaïtre aussi immédiatement, et pourtant elle n'en est pas moins rigoureusement vraie ; seulement le rythme est alors pour ainsi dire fixé en simultanéité, au lieu de se dérouler en succession comme dans le cas précédent. On peut le comprendre surtout en remarquant que, dans ce second groupe, l'art typique et fondamental est l'architecture, dont les autres, tels que la sculpture et la peinture, ne sont en somme, tout au moins quant à leur destination originelle, que de simples dépendances ; or, dans l'architecture, le rythme s'exprime directement par les proportions existant entre les diverses parties de l'ensemble, et aussi par des formes géométriques, qui ne sont en définitive, au point de vue que nous envisageons, que la traduction spatiale des nombres et de leurs rapports...]

 

 

courts extraits du chapitre "les arts et leurs conceptions traditionnelles " in "Mélanges " de rené Guénon

 

ce chapitre donne encore plus d'explications concernant ces formes d'arts

[M. de Saint-Michel]

[.....Si maintenant nous considérons les arts en donnant à ce mot une acception plus restreinte et en même temps plus habituelle,
c'est-à-dire ce qu'on appelle les "beaux-arts", nous pouvons dire, d'après ce qui précède, que chacun d'eux doit constituer 
comme un langage symbolique adapté à l'expression de certaines vérités au moyen 
de formes qui sont, pour les uns, d'ordre visuel, et, pour d'autres, d'ordre auditif ou sonore, d'où leur division en deux groupes, celui des "arts plastiques" et celui des "arts phonétiques". ]
 
 
 
[...Quant à la musique, il serait assurément inutile d'insister la dessus, et sa base numérique est encore reconnue des modernes eux-mêmes, bien que faussée par la perte de données traditionnelles; anciennement, commme on le voit d'une manière particulièrement nette en extrême-Orient, des modifications ne pouvaient être apportées à la musique qu'en concordance avec certains changements survenus dans l'état même du monde selon les périodes cycliques, car les rythmes musicaux étaient intimement liées à la fois à l'ordre humain et social et à l'ordre cosmique, et exprimaient même les rapports qui existent entre l'un et l'autre; la conception pythagoricienne de "l'harmonie des sphères " se rattache d'ailleurs exactement au même ordre de considération.
 
Pour les arts plastiques, dont les productions se developpent en extension dans l'espace, la même chose peut ne pas apparaïtre aussi immédiatement, et pourtant elle n'en est pas moins rigoureusement vraie ; seulement le rythme est alors pour ainsi dire fixé en simultanéité, au lieu de se dérouler en succession comme dans le cas précédent. On peut le comprendre surtout en remarquant que, dans ce second groupe, l'art typique et fondamental est l'architecture, dont les autres, tels que la sculpture et la peinture, ne sont en somme, tout au moins quant à leur destination originelle, que de simples dépendances ; or, dans l'architecture, le rythme s'exprime directement par les proportions existant entre les diverses parties de l'ensemble, et aussi par des formes géométriques, qui ne sont en définitive, au point de vue que nous envisageons, que la traduction spatiale des nombres et de leurs rapports...]
 
 

courts extraits du chapitre "les arts et leurs conceptions traditionnelles " in "Mélanges " de rené Guénon
 
ce chapitre donne encore plus d'explications concernant ces formes d'arts

Des aperçus qui ne peuvent que nourrir l'esprit...