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(Anthologie permanente) Friederike Mayröcker, extraits de "Scardanelli"


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#1 tim

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Posté 12 juillet 2017 - 08:47

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<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...e23ca970d-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Mayrocker Scardanelli" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e201bb09ae23ca970d img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e201bb09ae23ca970d-50wi" style="width: 50px; margin: 3px 15px 5px 0px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Mayrocker Scardanelli" /></a><em>avec Scardanelli<br /> </em><br /> au fond de ta bouche, à lâépoque<br /> quand lâhirondelle sait-elle que le printemps<br /> vient de nuit en pluie tu perds tes aiguilles contre ma fenêtre je<br /> suis allongée éveillée je pense aux après-midis aux<br /> minuits enlacés, il y a bien des années ces boules de jardin les<br /> brebis sur la plaine sombre du ciel<br /> <br /> 19.1.08<br /> <br /> /<br /> <br /> <em>À EJ<br /> </em><br /> il mâinvite à dîner câétait déjà le printemps nous étions<br /> unis et je ressentais la plénitude de son esprit il a bu<br /> 1 verre de vin rouge et plus, je le regardais longuement saisis<br /> sa main le temps ne passait pas encore aussi vite que<br /> quâaujourdâhui il était au courant jâétais protégée <em>retient en<br /> laisse comme enfants et dupe lââme</em> Hölderlin<br /> citrons verts à savoir sanctifiés dans le carton KONSUM déchiré<br /> citrons verts à savoir où le ciel du sud. Nous étions gais<br /> une gaieté sereine jâétais <em>ah sans savoir</em> et<br /> midi annonçant le printemps, son mouchoir (à carreaux) sur la table du<br /> restaurant le BOURCHON (non, pas BOURGEON) de Ponge â<br /> <em>lâénervement la danse</em> et dans le feuillage où nous étions assis son<br /> cÅur (son ombre) qui battait pour moi, chaque recoin de<br /> la terre chaque haie pente fleur du poète : chaude<br /> cendre<br /> 1 sachet de thé est INRI 1 p. crâne dâoiseau sur notre lit<br /> <br /> 24.2.08<br /> <br /> /<br /> <br /> jâouvre la porte en pleurant cela vient me prendre : me vient<br /> à lâesprit LâHUMILITÉ et sur le seuil de la porte <em>les eaux nues</em><br /> Höld. drave printanière mon cÅur courbé : battant de tièdes<br /> ondées comme jadis à D., <em>pâle</em> suis désormais et toujours<br /> mon désir tendu, tandis que le ciel <em>pâle </em>à la fenêtre, humble<br /> même soumise pas une once de fierté en moi, oisive et<br /> calme parmi les montagnes où sâoffrent à la soif les fleurs printanières, ou<br /> le jour en larmes (le jour se lève le matin dont lââme<br /> sauvage) enfermée dans ma chambre tandis que dehors le printemps<br /> avec ses calices qui puissamment pointent, <em>parce quâil dupe notre âme</em><br /> Höld. tandis que dans les bras de la mère : des oiseaux qui passent en<br /> trombe à ma fenêtre : pressens seulement leur nature, sur les pelouses les<br /> blancs matelas de mille muguets blanches étendues de mu-<br /> guets sur les pelouses (de telles <em>moufles</em> : 1 erreur de lecture) du<br /> Wienerwald à savoir les <em>funérailles</em> des fleurs blanches<br /> ta main noire et ses 2 ailes comme passant devant la porte du « p. café »<br /> Place des Franciscains dans la pénombre tu (manteau noir), je<br /> traverse 1 carte postale arbres doués (cette douceur : <em>latin<br /> lover</em> serveur smart café Tirolerhof avec affection et ardent jeune<br /> homme à la bouche noire / <em>lâénervement et la danse</em>)<br /> suis complètement innocente, les ovaires en sommeil, dit Edith S. mon âme<br /> est malade, St. onanisme suis complètement innocente sur la pelouse <em>demeurent les<br /> moutons</em> suis complètement innocente <em>rapide</em> la nature change ses TRAITS = TEMPS<br /> elle est hors dâelle-même hors dâhaleine, je la vois qui transforme les flocons de <br /> neige en hirondelles les fleurs de glace en jeunes pétales, ce murmure ébouriffé du<br /> 1<sup>er</sup> calice de tulipe<br /> dans la nuit profonde la proximité de ta voix dans la nuit profonde de deuil<br /> de ton cÅur je vois les violettes délicates dans tes yeux, ainsi<br /> tu saisis ma main tandis que comme 1 feu follet Kandisky « oiseaux exo-<br /> tique » de 1915. La poitrine ardente des strophes appuyée contre la <br /> colline tandis quâun lierre vif vert<br /> <br /> 29.2.08<br /> <br /> /<br /> <br /> alors tout soudain sâarrête lâalouette narcisse le<br /> rossignol qui a lâair de rien dans le toit de feuilles que je ne vis jamais<br /> nâentendis jamais, les hirondelles villageoises en flèche leur bec rouge<br /> ouvert : maintenant elles ont 80 ans elles vivront longtemps et aussi les roses<br /> pivoines dans les jardins étrangers, les moineaux taupes campagnols qui habitent<br /> les monticules qui recouvrent les tombes. Alors ma langue se<br /> perd : disparaît, la lune dont elle emporta il y a longtemps déjà le<br /> secret, les 1<sup>ères</sup> cerises, les pâquerettes le pavot le p.<br /> pissenlit, aubépine et julienne des dames, <em>le fardeau de ma conscience</em> la<br /> petit boîte avec la cendre des derniers parents tout perdu ar-<br /> raché de mon cÅur effacé plus aucun souvenir de<br /> cette terre : gloire Monde<br /> (trouvai ce matin le parapluie de lâami tout poussiéreux<br /> et tordu en ces 8 ans où on lâavait oublié..)<br /> <em>« love me love my umbrella », James Joyce<br /> </em><br /> <br /> avec précaution cligner des yeux (vers moi) et choyer et<br /> embrasser mon dernier poème : tout juste achevé le tout<br /> dernier poème et comme les larmes roulent dessus les lignes<br /> se confondent à savoir <em>1 modulation</em> que plus personne nâentend etc<br /> <br /> <br /> 19.5.08<br /> <br /> Friederike Mayröcker, <em>Scardanelli</em>, traduction Lucie Taïeb), Atelier de lâAgneau, 2017, 81 p., 17â¬, pp. 16, 24, 25/26 et 43. <br /> <br /> Lire <a href="http://bit.ly/2t2ObQY" rel="noopener" target="_blank">la note de lecture</a> de Jean-Pascal Dubost sur ce livre. Jean-Pascal Dubost qui a effectué ce choix de poème et les a tapés pour <em>Poezibao</em>. </span></p>
<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"> </p>
<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"> </p><img src="http://feeds.feedbur.../~4/apBaIxDvby0" height="1" width="1" alt=""/>

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