La fenêtre de la pièce où j’écris donne sur l’est, où se trouve, de l’autre côté de la rue, le cimetière du village, si bien que j’ai, tous les matins, sous les yeux, d’une part, l’abîme qui nous attend tous, et dont les hommes des siècles passés faisaient, sous le nom de « Vanités » des représentations picturales sous la forme d‘une tête de mort et d’un sablier, et, d’autre part, le contraire de la Mort, la naissance glorieuse, éblouissante, même, certains matins, si les nuages sont absents, de la lumière de ce merveilleux soleil, sans lequel il n’y aurait pas de vie.
Dans ce double spectacle de tous les matins, l’horizon que m’offre ma fenêtre prête à la méditation. Tout se passe très vite, cependant, car le soleil est dans un mouvement constant et, s’il éclaire telle ou telle partie de la table sur laquelle j’écris, c’est pour quelques minutes, – mais tout ce qui nous est donné, sur cette terre, ne l’est-il pas, au bout du compte, pour quelques instants ?
19/7/17
