Ciseler des phrases en dormant, c’est ce que je fais de mieux : lorsque je me réveille, au milieu de la nuit, il me faut saisir au vol (et noter) le dernier lambeau de phrase, ou la phrase entière qui m’est venue en songe. Ces phrases , ou ces lambeaux de phrases, me surprennent quelquefois : leur genèse n’a rien eu de laborieux, elles m’ont traversé, venues d’au-delà de moi et me désarment, souvent, par leur simplicité.
Par exemple, la nuit dernière, la phrase « interceptée », comme un papillon en plein vol, était la suivante : « tout amour sincère prétend, un jour, atteindre à l’infini », ou bien encore : « mon amour pour toi est ce que j’ai de plus doux à te donner ».
Saisir ces phrases au vol, c’est saisir une comète. Ensuite, quand je suis bien éveillé, dans l’obscurité et le silence de la nuit, d’autres phrases naissent, nées d’un état de conscience plus élaboré, cette fois : la nuit en est comme enflammée.
3/9/17