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Je fais de la contrebande ...

danse des jours et des mots 0483

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4 réponses à ce sujet

#1 Invité_Marcel Faure_*

Invité_Marcel Faure_*
  • Invité

Posté 15 septembre 2017 - 05:18

Mercredi 30 janvier 2013 / 0483

 

          Je fais de la contrebande. Je passe en douce quelques unes de mes idées de l’ombre à la lumière. Je déballe à la sauvette sous les platanes de l’esplanade. Une table de camping, une chaise un stylo, quelques feuilles blanches et cette pensée pour allécher le client :

Ne faut-il pas rêver sa vie pour tendre chaque instant vers cette image ?

          J’attends. Pas longtemps.

-       S’il t-y plait, ti pourrais pas faire une lettre à la Dame Sicu, j’y rien touché.

Plutôt qu’à perdre mon temps, je m’exécute. Pendant qu’il déballe ses papiers pour que je puisse noter ses références, une queue se forme. Devant mon refus de rétribution, il revient quelques instants plus tard, déposer quelques oranges en offrande.

En fin de matinée, j’ai un bel étalage, du poivron, des dates, une montagne de piments, quelques figues …

-       Combien vos oranges, me demande une petite mamie toute ratatinée.

-       Cadeau.

Une queue se forme …

-       Vous serez là, la semaine prochaine ?

-       Peut-être, peut-être …

 



#2 Anwen

Anwen

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  • Une phrase ::«La route vers l'inconnu est toujours bienvenue»

Posté 15 septembre 2017 - 06:33

Parce que je suis très gêné par ce texte, je me permets la franchise. Avec mes excuses d'avance car je vais être un rien rugueux.

Au départ, sans doute, enfin j'espère, la beauté du partage, de l’entre-aide, de la bienveillance, de la solidarité que chacun fait à sa mesure.

Mais dans le dire, sans doute inconscient, enfin j'espère, auto-complaisance, jouissance d'éprouver de la compassion pour ceux qui souffrent et qui sont, de façon très condescendante (accent pseudo-maghrébin du premier locuteur, terme ratatiné désignant la grand-mère) placés bien en-dessous de celui à qui la détention du pouvoir suprême de l'écriture (ah ! l'écriture ! Car tout le monde sait bien que les sociétés qui reposent sur la tradition orale sont totalement primitives…) donne pouvoir, force et puissance.

Une vision très occidentale, en fait, où même lorsque point l'intérêt et l'amour pour l'autre, celui-ci est systématiquement dépersonnifié ou infantilisé. Et c'est dommage.

Voilà mes sentiments à brûle pour point dès la première lecture. Sans doute faudra-t-il que j'y revienne avec plus de recul.

#3 Invité_Marcel Faure_*

Invité_Marcel Faure_*
  • Invité

Posté 16 septembre 2017 - 05:29

Je comprends parfaitement vos réticences; pour ma défence je dirais que, même ci ce texte est une pure fiction, je suis immergé dans un milieu qui parle ainsi et il n'y a de ma part aucun mépris, aucune pensée néo colonialiste. Effectivement, j'aurais pu l'écrire autrement, je crois qu'il y aurait perdu en spontanéité.

Avant de le publier ici, ce texte a déjà été lu plus d'une centaine de fois par des gens très différents, sans que je n'ai ce type de remarque. Il vous faut toute la sensibilité du poète pour le lire ainsi et je vous en remercie.



#4 Anwen

Anwen

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  • Une phrase ::«La route vers l'inconnu est toujours bienvenue»

Posté 16 septembre 2017 - 11:37

Merci pour la tolérance avec laquelle vous prenez mon message.
Rien de personnel, bien sûr.
La forme me posait question, surtout. Je ne pars jamais du principe que le fond est d'emblée malveillant.
Et je m'inclus aussi dans la critique :
L'impression est de plus en plus grande en moi que notre vision des autres nations est, au mieux, paternaliste et que nous passons à côté de beaucoup de choses, tant d'un point de vue géopolitique que culturel ou émotionnel.
Je me dis qu’un peu plus d'idem et moins d'ipse, ça ferait de mal à personne...

#5 Invité_Marcel Faure_*

Invité_Marcel Faure_*
  • Invité

Posté 17 septembre 2017 - 04:31

.)





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