2 réponses à ce sujet

[michelconrad]

Tout grand texte, pour survivre, pour ne pas verser dans l'oubli, doit laisser un espace au lecteur,  pour qu'il puisse  y entrer, s'y reconnaître, s'y blottir quelques instants, – comme on entre dans une maison inconnue dont on nous a confié les clefs.

 

 

 

15/9/17

[Alfred]

Confidence d’un poème en pleurs : « L’infini est le terme adéquat pour parler de l’étendue de Dieu. »

[silver]

Celui qui entre par hasard

Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque nœud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le cœur de la forêt
II suffit qu'une lampe pose son cou de femme
A la tombée du soir contre un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur de pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.
René Guy Cadou