Certains poèmes sont des denrées périssables, ils n’ont de valeur que dans l’instant : tel état d’âme, qui a suscité un ensemble de mots, un émerveillement, peut vite, en fonction du contexte de notre vie, devenir lettre morte. Il y a là un mouvement perpétuel et c’est miracle si le poème traverse le miroir, car il ne s’agit pas d’appareiller pour quelques heures, quelques jours, il s’agit de rien moins que de l’océan du Temps. Nul ne peut prévoir combien de temps voguera le navire, parlera le texte : dans la bruyante cohue de l’avenir, les mots peuvent, très vite, devenir inaudibles.
20/9/17