Vendredi 15 février 2013 / 0499
D'un rire, je congédie l'hiver. Mon rêve insensé oppose son veto à la réalité. Dehors il fait doux. Sur chaque branche de mon cerveau, je pose des mots rouges pour séduire les oiseaux. J'entends l'un d'eux répéter un concert. La saison des amours approche. Il sera au sommet de son art pour séduire sa belle.
Pourquoi je l'imagine en mâle conquérant cet oiseau ? Il est hors du temps et je suis dans le moelleux des jours. L'âge ne m'empêchera jamais de chanter. J'espère être jusqu'à mon dernier souffle, ce témoin ahuri de la beauté des choses.
Toute une pastorale d'images bucoliques se presse. J'aime à me perdre dans le dédale des chemins forestiers. Je me dis parfois qu'un monde où s'égarer est l'unique façon de penser.
Dans l'arbre, le chant s'est tu. Je me trouve un peu con à philosopher le nez en l'air. La tempête de neige a repris. Mon corps absent ne sent pas la morsure du froid. Épisode me pousse à l'intérieur, je ne pensais pas qu'une ombre puisse frissonner à ce point.