D’où vient l’usure qui émousse, soudain, à nos yeux, la beauté d’un texte que l’on a, pourtant, beaucoup aimé ? Ne faut-il pas, dans la rencontre avec un texte , avec un être, le piment de la surprise, l’étincellement de l’inattendu ? C’est cela, sans doute, qui s’atténue, avec le temps.
Pourtant, certains textes, mille fois lus, résistent toujours, leurs arêtes vives brillent à nos yeux, depuis des décennies. C’est le cas des « Illuminations » de Rimbaud : peut-être parce que l’énigme qu’elles représentent demeure intacte. D’ailleurs, l’auteur nous le confie lui-même : « j’ai seul la clef de cette parade sauvage ».
27/9/17