Meuse
Page lisse, image sage/grise mine à qui se mire
(sage sage sage), tremble un peu que la barque tangue
Et ces langues, /d’entre levées
Quais de marbre/quais de graves ou de pierres noires, tout est effritement
Oublie d’être meuse, nomade lente/un peu moins oublieuse du bruit des cours d’école et des sources qui te mirent au monde
Passe le monde/quais de marbre et quais d’indifférences
passe la têtue, qui porte le cœur des enfants
Quais de peupliers/passe le monde dans le regard d’un taiseux vissé sur son pas sans remous
Coups de scie/coups de haches. Bruits de jardins, de fonderies ou de bottes
Tout afflue, s’épanche/et se perd dans une écharpe de lin, comme le vol d’un oiseau pêcheur
Courant/ta lenteur de barque
chaque goutte arrache le songe d’une forêt
(sur une joue) boucle une histoire/métamorphose où il ne fait pas froid