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Posté 10 octobre 2017 - 04:40

<div class='rss_chapo'><p>Le dernier recueil de Jeanine Baude porte un titre qui claque comme un coup de fouet et il ne manque pas de dialectique, nous dit Lucien Wasselin, qui en propose ici une lecture.</p></div>
<div class='rss_texte'><p><br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_4'></p> <p> <br/></p> <p> Le dernier recueil de Jeanine Baude porte un titre qui claque comme un coup de fouet et il ne manque pas de dialectique. La première partie (composée de 31 poèmes tous écrits sur le même modèle : deux strophes de sept vers assez longs, la première consacrée au Non, la seconde au Oui, et d'un distique qui est comme la synthèse entre le non et le oui) le prouve à l'évidence : balancement entre la vie et le désir (thèse et antithèse ?), entre la vie et l'adhésion au monde, entre le passé et l'avenir⦠Jeanine Baude tire la quintessence de sa vie, dans cette première suite, dans l'île d'Ouessant, comme elle la tirera ensuite, de Venise où elle a aussi vécu. <br/><span class='spip_document_2999 spip_documents spip_documents_right' style='float:right; width:200px;'>
<img src='http://revue-texture...baude-201dc.jpg' width='200' height='261' alt="" /></span><br class='autobr' /> Poésie descriptive en même temps que fantasmée ( ? ), savante des souvenirs de lecture, les<i> Poèmes vénitiens</i> unissent prose et vers (un quintil rimé souvent de quinze syllabes). Tous les textes sont bâtis de la même façon : ils commencent tous par « Si Venise en hiver⦠» et propositions débutant par si⦠Il ne faut alors pas s'étonner que le quintil final (parfois écrit en alexandrins) apparaisse comme une espèce de conclusion, une synthèse entre l'art et la nature. À noter que le texte de la page 48 est daté, qu'Adrienne (une juive du ghetto vénitien, déportée ?) y est présente et qu'il n'est pas complété par un quintilâ¦Jeanine Baude multiplie les références à la littérature et à l'art (très souvent) mais Venise n'est-elle pas un musée à ciel ouvert ? D'ailleurs ces textes sont bourrés de renvois à l'actualité, comme à la page 48, : « si le palud n'est pas assez fort pour dire l'horreur de ce marécage de sang, de ces amis tombés, assassinés sur leurs tréteaux, planche à dessin et table d'écriture⦠» <br/></p> <p> La suite <i>« Le chant d'Adrienne »</i> offre un portrait de cette Adrienne qui dépasse la simple photographie⦠Peu importe si Adrienne a vraiment existé : sa présence est redoutable pour le lecteur : magie de l'écriture de Jeanine Baude ? Car Adrienne ne fait que symboliser la souffrance des femmes d'aujourd'hui (maltraitances conjugales, violences politiquesâ¦) <br/></p> <p> Quant aux poèmes de <i>« Ô, Solitude, l'Île </i> », si tous commencent par ces derniers mots qui donnent donc son titre à cette suite, si la présence de ponctuation à l'intérieur des poèmes (qu'ils soient en prose ou constitués de vers dans l'épilogue), l'absence de point final laisse supposer que leur lecture doit être continue, sans qu'on en soit assuré ! Si, par ailleurs, on reconnaît l'île d'Ouessant (où est ancrée Jeanine Baude) dans ces poèmes, d'autres fragments accueillent d'autres références et amènent le lecteur à revoir son opinion : ici c'est la présence d'un volcan, là celle d'indices qui amènent à penser qu'il s'agit d'îles provençales ! La référence à l'écrit (lettres, livres, couvertures, nervuresâ¦) ne simplifie pas la lecture : Jeanine Baude brouille les pistes⦠<br/></p> <p> Jeanine Baude poursuit son exploration des anciens ouvrages avec<i> « Antiphonaire ».</i> Un antiphonaire est un livre de la liturgie catholique rassemblant les partitions grégoriennes des heures canoniales. Curieusement, les textes regroupés sous ce titre se terminent tous par le même mot, <i>Lectures</i>, suivi d'un point final, et il s'agit de neuvains, mais peut-on encore parler de vers ? Mais <i>« Antiphonaire »</i> est sous-titré « Autour de l'Åuvre de Richard Serra » ; et l'on a l'impression que Jeanine Baude déchiffre, à sa façon, les plaques d'acier assemblées par cet artiste contemporain, ou, du moins, qu'elle invente sa lecture de la patine interrompue de la rouille sur l'acier⦠D'où ces mots qu'on peut relever auxquels il faudrait ajouter les poètes nommés : le livre des suppliques, page, ligne, crayons, élégie, écriture⦠<br/> Et bizarrement ce recueil se termine par un ensemble de textes en prose intitulé<i> « Désert </i> » ; pas de formes fixes ici. Textes qui disent la modestie du travail des archéologues, modestie insolente mais trouvailles de première importance : mort et vie, pense Jeanine Baude, à l'image de ce travail modeste et important. A la fois. A l'image du poète (il faut lire et méditer la citation de René Char, page 134). <br/> Il y aurait encore bien des choses à déceler dans ce qu'écrit Jeanine Baude. Mais je n'en conserverai qu'une seule : c'est son goût pour des formes fixes qu'elle invente pour les respecter avec la plus grande liberté⦠<br/></p>
<div class="spip" style="text-align:right;"><strong>Lucien Wasselin.</strong></div>
<p> <br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_4'></p> <p> <br/></p> <p><strong class="caractencadre2-spip spip">A LIRE AUSSI :</strong></p> <p><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> :<a href="http://revue-texture...e-jeanine-.html" class='spip_out'><strong class="caractencadre2-spip spip">DOSSIER</strong></a> <br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude :</strong> « Åuvres poétiques » tome 1 (Michel Baglin) <a href="http://revue-texture.fr/oeuvres-poetiques-tome-1.html" class='spip_out'>Lire</a><br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> : « Oui » (Lucien Wasselin) <a href="http://revue-texture.fr/oui.html" class='spip_out'>Lire</a><br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> et<strong class="caractencadre-spip spip"> David Hébert</strong> : « Ouessant » (Max Alhau) <a href="http://revue-texture.fr/ouessant.html" class='spip_out'>Lire</a><br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> : « Aveux simples ». (Max Alhau) <a href="http://revue-texture.fr/les-critiques-de-max-alhau-2014.html#alhaubaude" class='spip_out'>Lire</a><br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> : « Juste une pierre noire » (Michel Baglin) <a href="http://revue-texture.fr/juste-une-pierre-noire.html" class='spip_out'>Lire</a> <br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> : « Le Chant de Manhattan » & « New York is New York » (Michel Baglin) <a href="http://revue-texture.fr/poete-a-new-york.html" class='spip_out'>Lire</a><br class='autobr' /><strong class="caractencadre-spip spip">Jeanine Baude</strong> : « Emma Goldman : Non à la soumission » » (Max Alhau) <a href="http://revue-texture.fr/les-critiques-de-max-alhau.html#baudeemma" class='spip_out'>Lire</a></p> <p> <br/></p>
<p class='filet_sep filet_sep_1'></p> <p> <br/></p></div>

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