Vendredi 7 juin 2013 / 0611
Je n'y pense pas. Pourquoi y penser, d'abord ! Alors je n'y pense pas. Elle n'est pas là. Pas encore. Ou alors si elle vient, je n'y penserai pas. Je l'ignorerai. Je lui dirai d'aller voir ailleurs. Comme elle sait si bien faire. Comme elle sait trop bien faire. N'importe qui. N'importe où. Ignorante de toute justice.
N'y pense pas. Pourquoi y penserais-tu, d'abord ! Alors n'y pense pas. Elle ne viendra pas. Pas encore. Ou alors si elle vient, je serai là à l'attendre. Et si elle te regarde avec envie, alors elle n'a qu'à bien se tenir.
Je lui dirai : n'y pensez même pas. Je lui offrirai un collier de mots. La soudoyer, oui, la couvrir de cadeaux avec des mots qu'elle aime tranchants comme des couteaux, - assassins, carnages, charniers, famines, catastrophes, - enfin vous voyez le genre. Et cette apothéose, ce collier tissé avec - croix, effroi, faux, échafaud -. Je le lui passerai autour du cou, puis serrant de toutes mes forces …
Vous n'y avez jamais pensé, vous ! Je sais. Je vois déjà son sourire de pompes funèbres, ce sourire qui se frotte les mains en palpant la monnaie. Je proposerai un échange. Moi tout de suite contre toi bien plus tard. C'est qu'elle ricane toujours, la camarde ! Alors je te serrerai très fort. Très très fort. Enfin trop fort pour elle. Elle ne pourra nous délier. Bien obligée de nous emmener ensemble, la salope.