Leur corps tout nu est rose comme une aube d’avril
Ronds comme une barrique il se termine en vrille
Ils ne font pas d’acrobaties haut dans le ciel
Ce ne sont pas des as de la voltige des ailes
Ils n’en ont pas, pas plus l’étoffe des héros
Ce sont des moins que rien ils comptent pour zéro
Leurs sabots sont fendus ils ne font pas de sport
Ils ne pensent qu’à manger et grossissent comme des porcs
On leur jette la pierre on les traîne dans la boue
Leur présence dérange leur nom est une offense
Et de les consommer il en est fait défense
Quand bien même on les mange ils demeurent tabou
Pourtant on les conserve afin de s’en nourrir
Comme on garde sa monnaie au fond d’une tirelire
Alain