J'aime les cimetières
Sous la neige de novembre
Quand le temps
File sa toile
Telle une araignée
Paresseuse
Au-dessus de la mort
J'aime les cimetières
Sous la neige de novembre
Et leurs pierres tombales
Où sont écrits
Les noms des anges
Et les veuves noires
Léchant la terre glacée
Gorgée de larmes
Marmonnant des prières
Abandonnées au seuil de l'espoir
J'aime les couronnes de fleurs
Aux pétales flétris
Et l'odeur encore putride
Des corps humiliés
Sous la neige
Il faut chanter les cimetières
Blancs de novembre
Et leurs allées d'arbres
Pareils à des arcs-boutants
Qui marchent en silence
Vers l'hiver infini
J'aime les cimetières
Sous la neige de novembre
Et leurs caveaux tout blancs
Aussi beaux
Que les yeux fermés
D'un champs de blé
Fauché à la pleine lune
J'aime les ombres
Pareilles à des corbeaux
Qui farfouillent sur le marbre
Et les fantômes argentés
Qui se glissent dans la nuit
Pour nous inviter au bal
J'aime les cimetières
Sous la neige de novembre
Mais je déteste ta mort
À l'Amour
Ta raideur psychologique
Et ton dogmatisme
Inébranlable
Alors que j'aime les baisers
Qui se penchent sur tes lèvres
Et qui maudissent l'indéfini
Quand il neige en novembre