La source si vivante s’est changée en statue
Elle toujours gaie et chantante si pareille à l’esprit
Sautant de rocher en rocher comme un cabri
Sculptée par les ciseaux du gel l’hiver s’est tue
Elle reste sans bouger froide comme le marbre
Figée comme Narcisse admirant son reflet
Elle s’est changée en glace et cessant de trembler
Elle est muette désormais comme le sont les arbres
Quand un rayon la touche dans son dernier repos
Je perçois une larme qui lui court sur la peau
Je sais qu’elle va renaître reprendre son spectacle
Un jour rompre la glace descendre de son socle
Je l’imagine nue parcourue de frissons
Et comme un instrument réémettre des sons
Alain