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(Note de lecture) Revue "Les Carnets d'Eucharis", par Mazrim Ohrti


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Posté 15 décembre 2017 - 10:50

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<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...040d3970d-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Les carnets d'Eucharis" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e201bb09e040d3970d img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e201bb09e040d3970d-75wi" style="width: 75px; margin: 3px 15px 5px 0px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Les carnets d'Eucharis" /></a>Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas, la revue <em>Les Carnets dâEucharis</em> rassemble poésie, littérature, photographie, arts visuels ; elle est visible également sur le <a href="http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/" rel="noopener noreferrer" target="_blank">site de Nathalie Riera</a>, chapeautrice en chef donc, qui se révèle très impliquée. <br /> Revue qui naquit en numérique en 2008 pour sâenrichir dâune version papier annuelle dès 2013. A son comité de rédaction figurent quelques noms du moment concernant cette parole créatrice de bien des nourritures terrestres, les uns poètes sâaccommodant des autres plutôt critiques, et réciproquement. Inutile de les nommer (au risque de vouloir faire caution), ils se reconnaîtront. Toute de noir toute de blanc (à quelques reproductions près, photos et peintures), toute de noir et blanc, et le rouge parfois aidant, la revue laisse voir dossiers, études, entretiens, traductions, portraits, critiques et poèmes. <br /> <br /> Ce numéro confirme les autres par sa densité, sa luxuriance lumineuse au regard des disciplines qui sâinterpénètrent et ainsi se supportent mutuellement. Ce qui lui donne un air de permaculture, soit une alternative à ce que lâindustrie du prêt-à-penser impose par ses ornières⦠dans le secteur culturel aussi. Et il y a là de quoi nourrir toute la planète. Même cinéma, vidéos, photo et peinture en sont le sujet dans une large mesure ; notamment sous lâÅil de Richard Skryzak, vidéaste et écrivain dont le travail fut visible dans lâémission « Die Nacht/La Nuit » sur Arte. Ainsi Sharunas Bartas est à lâhonneur dans ce numéro, mais pas que. Câest ce poète méconnu, Charles Racine, qui ouvre la voie par un dossier où « hommage » lui est rendu ; par un témoignage, des extraits de poèmes et des propos exégétiques à son endroit. La thématique mentionnée « sur les routes du monde » sâillustre par Bruce Chatwin, Annemarie Schwarzenbach et Bartas, écrivains ou cinéaste, et voyageurs, cherchant ce quâil y derrière la notion de nomadisme. Si dans un premier temps il sâagit dâaccéder à un ailleurs possible, un « otherground » (illustré par Sylvie Ballester) dans le but très clair dâexpérimenter la verdeur de lâherbe, dans un second temps, câest davantage pour se repaître dâune certaine aridité au contraire, où pousse malgré tout une humanité profonde et spontanée, élémentaire et inconditionnelle, rendue à sa quintessence car dénuée, car libre au-delà de tout idéal préfabriqué et de modèle théorique, en des paysages, des lieux où la beauté réside avant tout dans leur vérité. Autant sur les vestiges de peuplades disparues depuis longtemps que chez des groupes minoritaires actuels mais marginalisés, tout autant oubliés. Câest pour chacun de ces auteurs en rupture avec leur temps, par sa critique devant lâHistoire en sa fabrique, sous couvert dâétudes sociologiques et dâactions anthropologiques lointaines, le moyen de se nourrir de ces cultures qui fait office de <em>lieu commun</em>. Au regard de quoi on peut se demander sâil y a jamais eu des lieux où vie et poésie se confondent, où la vérité de lâindividu transparaît un tant soit peu dans son expression ? Ces trois auteurs issus de trois générations différentes (se suivant comme en filiation), ont su organiser leur fuite pour des motifs différents. Mais dans tous les cas, afin de surmonter leur quête de soi impossible dans les lieux qui les ont vus naître et grandir en se confrontant à eux-mêmes par le voyage. Sâil y a une seule route à suivre, câest ce « chemin excentrique » selon Hölderlin, quitte à sây brûler. <br /> <br /> Concernant les arts visuels, il faut lire les propos dâAlain Bourges sur la télévision, sujet de son livre très circonstancié écrit en 2008, au titre ambivalent : « Contre la télévision, tout contre ». Débat inépuisable à propos de ce « monde devenu visible à lui-même », machine dont lâhomme nâa jamais été aussi dépendant et ne cesse dâexplorer de nouveaux champs dâaction. Lâomniprésence de lâimage, dont lâenjeu sâétend désormais à lâexploration de ses avatars technologiques, cette image à tous les étages de notre vie, laborieuse et pratique, comblant également notre espace culturel (au sens large), a t-elle de quoi se justifier en tant que nouveau langage ? Et entretiens encore, et entretiens toujours, beaucoup, dans la revue qui traque les conditions de lâexpérience de lâécriture soumise à celle de la vie, illisible et insaisissable ; chez des personnalités telles que Marie Cosnay ou Erri De Luca (« citoyen de (s)a langue »), dans lâintimité de leur voix portée, le cas échéant, vers la traduction puisquâil y est aussi beaucoup question ici. Ainsi, on trouvera de la poésie italienne (à partir de poètes à qui rendre justice ou hommage selon leur notoriété), britannique également, et même de la poésie française traduite en anglais (why not !). Et bien sûr, de la poésie française circonscrite à la langue de Molière ; représentée entre autre par Philippe Jaffeux, Noémie Parant, Ariel Spiegler ou Isabelle Pinçon. « Et banc de feuilles descendant la rivière » (jamais la même donc), rubrique introduisant notes, portraits et lectures critiques, de Corso à Martine Konorski, où le bateau sâarrête enfin. <em>Les Carnets dâEucharis</em> vivent avec leur temps-suspendant-la-matière sous un regard mouvant. Cette matière qui, si elle échappe à certains, à chaque fois sâinvite en viatique au pérégrin. <br /> <br /> <strong>Mazrim Ohrti<br /> </strong><br /> <em>Les Carnets dâEucharis</em>, « Sur les routes du monde », 2017, 192 p. 19â¬.<br /> </span></p>
<p class="blockquote MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px;"> </p><img src="http://feeds.feedbur.../~4/VqiuksUsgv8" height="1" width="1" alt=""/>

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