Quelle est belle la Seine
Amollie boa lent
Au fond des rives sablonneuses,
Elle va, louvoyant,
Longeant les vents et puis l’oubli.
Claire autrefois, et ses ruisseaux nus
Eaux abruptes, galets fracassés,
Flagrance sous le ciel vif entre les troncs drus,
Sombre maintenant sous d'immenses tilleuls
Elle est comblée, ventrée de poissons pleine.
Plus loin, dans des méandres et leurs remous
Des hommes harassés tombent parfois,
Surnageant sans relâche
Dans les oublis de l’eau plane,
Leurs bras gesticulent disant des souvenirs,
Qui peuplent le fleuve indifférent.
Enlacés, diserts et sur le surplomb,
Nous avons des mots qui nous inondent,
Et ils murmurent au fleuve dolent
Sois cascade et verse nos paroles
Loin, dans les solides rochers d'où tu viens,
De dures céramiques,
Fais-le, douce et remuée aimée
Pendant que tu m'embrasses
L'eau ruisselle et j'y vois clair
Dans le matin la vapeur se mêle au sel,
Ton sel, des larmes évaporées,
L'urne pleine de tes fluides et des souvenirs confiés.
A l'eau, qui les emmène, exacte
Et les ensorcelle en plein jour