Remuants et chauds les prés où tu t'étends
Le ciel à la renverse noyant tes yeux mi-clos
Avec leur or tout entier
Qui disent : sois là.
Saveur muette des songes d'été.
Au loin des paysannes passent
Eclaboussées sous le soleil,
Napées de jaune elles chantonnent
Lasses elles entonnent
L'azur est notre enfant
Tu vas lascive entre mes bras
Tu prononces dans les blés fléchis
"M'aimes tu, toi, autant que je t'aime ?"
Passant ma main sur tes seins blancs, je te réponds
"Ca n'est pas un secret mon âme,
Mais je t'aime en silence depuis des temps
Mon miel suave, toi ma caresse"
La brise bouge les ombres changent
Tu es si belle dans l'herbe chaude
Tes jambes qui me ceinturent
Appellent sonnailles, fumées tombantes
Fais des miracles, serre moi fort
Dis tu, toi, mon amant
En me prenant.
Pas d'heures, pas de moments
Rien qui ne soit plus beaux instants
Refrains des femmes chantantes
Qui font qu'au soir leur robe tombe
Sans qu'elles y pensent
Seras tu là, oh mon étreinte
Mon évanouie, mon infinie,
Tes cuisses ardentes collées sur moi.
Avant que de partir plus loin encore
Nos sourires soient sous le ciel même.
Rien qui ne fut, rien qui ne cesse
Sauf nos amours interrompus
Ni nos caresses, ni nos promesses.