La nature enseigne la métamorphose : la glace et la neige redeviennent eau, l’arbre se meurt, le bois devient cendre, la plante fleurit : nous sommes partie prenante de ces métamorphoses, qui figurent, en accéléré, nos destins. Nos émotions, nos sentiments, nos désirs naissent, meurent, renaissent, tout autant. Aujourd’hui, nous écrivons, un jour nous ne serons plus, nos mots seront, définitivement, ceux d’un absent.
L’éternelle question de ceux qui écrivent est celle-ci : « que restera-t-il de ces mots que j’écris ? ». – Peut-être seulement l’impulsion première, semblable à cette apostrophe immortelle de Villon : « Frères humains ... », car celui qui écrit interpelle, forcément, quelqu’un, quelque part. Si, en guise de réponse, ne lui parvient, longtemps, que le silence, il lui faut se souvenir que la rose trouve toujours quelqu’un, un jour, pour respirer son parfum, et le coucher du soleil un regard pour l’admirer.
23/3/18
