partout, dans les champs assommés
de chaleur depuis plusieurs mois,
soumises à dure épreuve, exsangues,
les feuilles du maïs s'enroulent
en tuyaux étroits, en vrilles serrées
pour tenter de survivre
à la saison sèche
le petit kangourou s'enfouit
plus profond dans la poche de chair
de sa mère à l'approche du soir
ou quand souffle la tempête de sable
l'huître s'accroche encore plus fort
à son rocher, à marée basse
je me serre plus fort contre toi
dans mes grands désarrois,
quand, rompant les amarres,
mon corps et mon esprit sont entraînés
lentement au tréfonds de la nuit,
vers les abysses