3 réponses à ce sujet

[Sinziana]

Il pleut comme des cordes

Sur le vieux violoncelle

Qui chante sa complainte

Sa litanie du ciel.

 

Alors mon coeur s’accorde

Au vertige éternel

Quand je bois son absinthe

Et vogue sur ses ailes.

 

Son archet me traverse

De part en part faisant

Tomber à la renverse

Ma chair et mon tourment.

 

Ce bois dont je respire

L’odeur d’herbe et de chanvre

Et que me fait frémir

Sa couleur miel et ambre

 

Ce bois est-il vraiment

Instrument de torture

Ou sait-il humblement

Magnifier la nature?

 

Je ne suis que ces notes

Qui m’étreignent le sang

Sur leur rondeur je flotte

Embrassée tendrement.

 

Sinziana Ionesco

 

Tableau: Salvador Dali, Portrait du violoncelliste Ricardot Pichot (1920)

 

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[claus]

quelle belle poésie sur cet instrument qui se rapproche le mieux, d'entre tous, de la voix humaine et qui sait si bien faire frotter, vriller, se lamenter ou se réjouir ses cordes profondes et si sonores ! Le chant de l'âme humaine s'apprivoise et s'accomplit peut-être dans les sonates pour violoncelle de J.S. Bach.

[M. de Saint-Michel]

Une écriture musicale pour dire les tourments de l'âme et son désir d'éternité...

[Sinziana]

Merci à vous d'avoir si bien parlé de ce petit poème, vos commentaires me touchent.