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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...dc1a4200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Etienne Faure tête en bas" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20223c84dc1a4200c img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20223c84dc1a4200c-75wi" style="width: 75px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Etienne Faure tête en bas" /></a>Les éditions Gallimard publient <em>Tête en bas</em> dâEtienne Faure. <br /> <br /> <br /><br /><br /><br /><br />D'un petit dépotoir de village<br /> renaissaient parfois un iris, une plante grasse<br /> jetés en leur temps avec le pot fendu,<br /> le rhizome acharné à rejaillir<br /> parmi les ordures, déchets, rebuts<br /> recomposant une patrie dans le terreau des morts<br /> où l'on achevait, sédentaire, de pourrir<br /> sous les remparts en escalier des jardins,<br /> là même où les chats maigres<br /> avec leur tête en triangle issue des sables<br /> viendraient remâcher l'herbe à eux destinée,<br /> en marge du conglomérat humain qui s'arroge<br /> très tôt les hauteurs de la roche,<br /> d'inattaquables meurtrières, créneaux<br /> par où le crime eut soif entre les murailles,<br /> tournis d'une histoire amassée dans la chute<br /> des seaux, faïences, poteries ornementées,<br /> tous les résidus de vie qui remontent,<br /> comme à l'assaut.<br /> <br /> <em>du dépotoir<br /> </em><br /> /<br /> <br /> Parmi les ruines, les oliviers tordus,<br /> le maniérisme de leurs troncs qui n'ont pas pris la ligne<br /> la plus directe pour élever leur sève,<br /> on s'arrête, soudain charmé sous les arbres<br /> par le gisement des corps d'albâtre et de gypse<br /> qui esquissent dans les allées dallées,<br /> des gestes dérisoires, de fins sourires<br /> éteints dès que le ciel vire, obscurcit<br /> le décor planté d'un ancien paysage,<br /> les traits noirs des cyprès devenant soudain courbes<br /> sous l'inflexion des vents qui prétendent<br /> infiniment balayer tout, araser<br /> l'histoire à l'horizontale<br /> quand remontés du sol en mémoire<br /> les vestiges se redressent.<br /> <br /> <em>travail du sol<br /> </em><br /> /<br /> <br /> Le mimétisme de l'outil avec le sol qu'il creuse<br /> sert son oubli, l'horizon des rhizomes<br /> dans un jardin serti depuis des siècles,<br /> où le manche aussi terreux que le fer<br /> et la paume qui l'anima, peut-être<br /> elle aussi, dans le sol sont retournés<br /> bien après qu'en leur bonté racines<br /> arrachées, récoltées en fin d'été, tubercules<br /> eurent fait resurgir le luisant des tranchants<br /> abandonnés un jour de grand déguerpissement<br /> â c'est la guerre, et tout ce qui fuit avec,<br /> jeune homme, le heurt des verres, des assiettes,<br /> le fracas émietté des cuisines<br /> aussitôt balayé par l'histoire,<br /> un bruit sec d'intérêt national enfoui<br /> à plusieurs reprises<br /> dans l'argile.<br /> <br /> <em>retour fragmentaire<br /> </em><br /> /<br /> <br /> Passé le choc minéral de l'outil<br /> â le même bruit de pierre autrefois taillée<br /> pour équarrir la viande écorchée des proies,<br /> endosser leur peau chaude â il reste<br /> en plein air l'écho sec, ancestral,<br /> du fer lentement qu'on aiguise<br /> par insistant frottement de tout âge,<br /> le son rouillé de la faux remise<br /> soudain en marche,<br /> dans l'herbe affûtée à mesure qu'elle tranche<br /> au balancement d'un corps, astreinte à sa cadence,<br /> l'outil fait à sa main prolongeant le bras<br /> â c'est alors lui, un peu, ce morceau de lame<br /> qui coupe l'herbe en demi-cercle, à chaque passage<br /> au ras du sol abat fétuque et flouve en bataille<br /> allongées dans le champ.<br /> <br /> <em>dans l'herbe affûtée<br /> <br /> </em>Etienne Faure, <em>Tête en bas</em>, Gallimard, 2018, 144 p., 15â¬. <br /> <br /> Etienne Faure dans <em>Poezibao</em> : <br /> <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2007/06/etienne_faure.html">Bio-bibliographie, </a><a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2007/06/anthologie_perm_4.html">extraits 1</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2007/06/lgrement_frle_d.html"><em>Légèrement frôlée</em> (R. Klapka)</a><em>, </em><a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2007/10/la-revue-de-cra.html">débat sur la revue de création (Salon de la revue 2007)</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2009/08/anthologie-permanente-etienne-faure.html">extrait 2</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2009/08/vues-prenables-detienne-faure.html"><em>Vues prenables</em></a> (par T. Hordé), un <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2009/11/un-entretien-avec-etienne-faure-par-tristan-hord%C3%A9.html">entretien</a> (avec T. Hordé), <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2009/11/anthologie-permanente-etienne-faure.html">extrait 3</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2011/06/anthologie-permanente-etienne-faure.html">ext. 4</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2011/06/horizon-du-sol-detienne-faure-par-antoine-emaz.html"><em>Horizon du sol</em></a> (A. Emaz), <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2011/07/anthologie-permanente-eti.html">ext. 5</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2011/08/horizon-du-sol-detienne-faure-par-jean-pascal-dubost.html"><em>Horizon du sol</em></a> (par JP Dubost), <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2012/01/etienne-faure-anthologie-permanente.html">ext.6</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2013/06/note-de-lecture-etienne-faure-la-vie-bon-train-par-antoine-emaz.html">"La vie bon train", par Antoine Emaz</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2014/02/note-de-lecture-etienne-faure-la-vie-bon-train-par-ludovic-degroote.html">"La vie bon train", par Ludovic Degroote</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2015/06/revue-sur-zone_etienne_faure.html">(revue Sur Zone), n° 19, Etienne Faure, "Thoraciques"</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2017/03/note-de-lecture-etienne-faure-cin%C3%A9-plage-par-myrto-gondicas.html">(Note de lecture) Etienne Faure, "Ciné-plage", par Myrto Gondicas</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2017/03/archive-jacques-bonnaff%C3%A9-lit-des-extraits-de-cin%C3%A9-plage-detienne-faure.html">(Archive) Jacques Bonnaffé lit des extraits de "Ciné-Plage" d'Etienne Faure</a>, <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2018/01/anthologie-permanente-etienne-faure-%C3%A9crits-cellulaires-.html">(Anthologie permanente) Etienne Faure, "Écrits cellulaires"<br /><br /></a></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/JPPcRyzK7N8" height="1" width="1" alt=""/>
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(Anthologie permanente) Etienne Faure, "Tête en bas"
Débuté par tim, mai 25 2018 09:09
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