les routes sont coupées où l'enfance marcha
le destin va semant vertiges et mensonges
le soleil des amours est souillé d'un crachat
Et les oiseaux d'Hitchcock sont regrets qui nous rongent
Le bonheur est un gouffre aux cercles de l'Histoire
le désert fait son lit de nos compromissions
l'espoir roule un sanglot comme écho dérisoire
la poudre a effacé les dernières passions
Et les oiseaux d'Hitchcock griffent notre mémoire
Les fantômes du coeur errent dans nos venelles
le monde a vu rouiller son manège d'oubli
le sang ne sait plus rien des caresses fidèles
l'orgueil a peu à peu le ciel enseveli
Et les oiseaux d'Hitchcock nous couvrent de leurs ailes
Le thrène a remplacé le clair épithalame
les banques nidifient à même cris et pleurs
les cendres de l'esprit éteignent toute flamme
la poésie déchire une à une ses fleurs
Et les oiseaux d'Hitchcock enténèbrent notre âme