Le grand tour des souffrances
La parole du spectateur
Vole à travers le grand nuage,
Ainsi qu'un mythe ambassadeur
Pour justifier le voyage.
Le système dont on entend
L'effort montant à l'acropole
A l'apparence d'un serment
Dont l'Homme en jaune est un symbole.
Voyez : Personne, mieux que lui,
Ne sait la terrible souffrance
Au centre de ce qui s'enfuit,
Quand c'est à la gloire qu'il pense.
Ce que signifie ce parcours
Vaut pour les nouvelles idées
Comme un sourire pour l'Amour,
Rien de moins, sur la route usée.
Certains vibrent de compassion,
D'autres fuient le chant des sirènes.
Jette la pierre, bel espion,
Contre les cornues de gangrènes.
Toi qui comptes les nuits, les jours,
Déchiffre en toi les zones sombres :
Elles accompagnent toujours
Un devenir qui naît des nombres.
Ce langage des roues d'acier
Sur le fil des désespérances
Imprime, comme un balancier,
L'équilibre et l'impertinence.
Ceux qui regardent, bien assis
Dans leurs petits châteaux de cartes,
Se sentent généreux ainsi :
Les gladiateurs signent leur charte.
Certains secrets sont imparfaits :
Les dieux et les diables en fête
Invitent la fin, au banquet,
Certains l'ignorent et s'entêtent.
La Nature met ses habits
De vacances, pour être belle,
Et qui peut lui en vouloir, qui,
Dans la course sensationnelle ?
Tous applaudissent à ce Graal :
Les tribuns, les parlementaires,
Les ouvriers du machinal,
Les bavards et les solitaires.
Les marchands et les médecins
Travaillent, un sourire aux lèvres,
Pour vendre le meilleur butin :
Cent ans que ce Tour a la fièvre.
Il faut qu'un jour le conte ait fin.
Nul ne sait par quelle magie
L'Homme, debout, sur son chemin,
Comprendra la Mythologie.
MMXIII ©M.KISSINE – ISBN 9782919390144