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(Notes sur la création) Pierre Chappuis, "battre le briquet"


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#1 tim

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Posté 11 juillet 2018 - 10:26

<p> </p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...00bda200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Pierre Chappuis battre-le-briquet" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e2022ad3a00bda200b img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e2022ad3a00bda200b-75wi" style="width: 75px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Pierre Chappuis battre-le-briquet" /></a>« Écrire : ni promenade plus ou moins laissée au hasard, ni course effrénée (Stendhal, <em>« les idées me galopent »</em>), ni parcours labyrinthique (pourtant !), pas plus que fixé, programmé, <em>arrêté</em> dâavance. Attentes, lenteur et concentration dans la recherche dâune prise sûre, nécessité dâ<em>assurer</em> à tout instant tiendraient plutôt (vue de lâesprit, de ma part) de ce quâon appelait naguère la varappe. Le but à atteindre est hors de vue, lâattention est toute au cheminement. Corps à corps inégal, à nu, avec une matière, les mots, qui résiste.<br /> <br /> De rien alors, bien au contraire, ne sert la maîtrise de la langue, tout juste bonne à faire prendre des vessies pour des lanternes à mesure que sâaccumuleraient vainement des tournures dont sans effort je sais dâavance par quel biais les amorcer. Masqué pour le coup, le vide dont lâaffrontement ne saurait être évité.<br /> <br /> Avant tout, place nette. Telle la page blanche, gage dâouverture, non hantise. A lâégal de je ne sais plus quel mathématicien dont lâépouse disait quâentrant dans son bureau, elle ne pouvait dire sâil était endormi ou plongé dans une recherche ardue, nombreux sommes-nous à tâtonner dans une zone mal définie à mi-chemin entre sommeil et veille, distraits mais â tension et délassement, je peine à trouver le point de jonction -, à lâaffût. Délivrance viendra, ou non, à lâimproviste : « <em>Quelque chose vient de tirer /â¦/ Vous vous teniez complètement oublieux de vous-même, sans aucune intention dans la tension maxima, alors, comme un fruit mûr, le coup sâest détaché de vous.</em> » (E. Herrigel).<br /> <br /> Affleure je ne sais quoi venu des profondeurs (et non tombé du ciel), noté dans un calepin en cours de route, comme si sâétait établi avec lâextérieur, avec la réalité extérieure, un contact : quelques mots, deux, trois, eux-mêmes plongés dans la zone floue où luttent et se conjuguent en tout temps obscurité et besoin dây voir clair. À leur tour ils attirent à eux, appellent par bribes le poème à venir, mâentraînent â la langue elle-même, dans son exigence â à redoubler de vigilance. Utile alors, pour la souplesse requise, la maîtrise acquise au fil des ans, ouvrant à une sorte de calme. Au vrai, si la marche devient plus aisée, dâavoir constamment lâché la proie pour lâombre, le doute demeure, quâait pu passer dans les mots, effectivement, un souffle de vie.<br /> <br /> (Dâautres, espérons-le, plus heureux que moi, plus prompts, moins empêchés⦠Encore queâ¦) »<br /> <br /> Pierre Chappuis, battre<em> le briquet </em>précédé de <em>ligatures â</em> p.157, Éditions José Corti â Col. En lisant en écrivant, 2018, 174 p., 18â¬<br /> <br /> <strong>Choix dâAntoine Emaz</strong> <br /> dont on peut lire <a href="http://poezibao.typepad.com/poezibao/2018/07/note-de-lecture-pierre-chappuis-battre-le-briquet-pr%C3%A9c%C3%A9d%C3%A9-de-ligatures-par-antoine-emaz.html">une note de lecture</a> de ce livre de Pierre Chappuis.  <br /><br /><br /> </span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/ugd_rZAmzT4" height="1" width="1" alt=""/>

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