Il est loin ce temps vague où nous fûmes heureux,
Et dès lors la maison à laquelle tu songes,
Ce berceau de mémoire au treillage précieux,
Charme encore l’instant de l’ajour où tu plonges
Un regard si profond que pleurer te chagrine.
Que vois-tu de l'amour ? le halo du désir ;
Toi qui crus trop longtemps par ces bouches mesquines
Que le tendre baiser vaut moins que de haïr,
Lorsque nue, la vie tremble des froids abandons.
Solitaire, dis-moi, qui gageas de ton rêve
Qu’un bonheur se suffit, ignorant le pardon,
A lui-même aujourd’hui comme hier, et sans trêve,
Car têtues, les douleurs sont les soeurs du silence.
Sur tes pas, revenir, est-ce là ta gageure
D'avoir trop aimé fuir pour surseoir à l’absence,
Le tourment éternel qui se meurt.....Tu le jures.