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Cahier d'obscurité (partiel)


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14 réponses à ce sujet

#1 serioscal

serioscal

    Serialismo Rigoroso

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Posté 06 août 2018 - 12:44

On ordonne un méta-cahier. On se demande : "Pourquoi faire ?" C'est être pris de vertige, cela. On pourrait le photographier en temps réel.

On pourrait le filmer même. Mais non. Il ne faut faire que les débris : les choses amochées. Par le temps. Les déménagements. Les crises qui ont eu lieu et celles qui ne se sont pas manifestées (et où sont-elles ?)

Une écriture qui n'était que soubresauts (elle se nourrissait de ça, voyez ?) Et quand le soubresaut se tait, l'oeil pleure. Maintenant, on photographie.

On est au nombre nul de la prémonition. Il n'y a rien eu de ce qui était programmé. Ce n'est pas très grave. Je n'attendais pas de confirmation. Je n'étais pas ce personnage du Joueur (celui de Dostoievski) qui croyait qu'on l'attendait alors qu'au final, non : on s'était débrouillé sans lui.

Ce ne sont pas seulement des cahiers : il y a beaucoup de pages arrachées, parfois déchirées.

On doit aussi photographier la déchirure.
 



#2 serioscal

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    Serialismo Rigoroso

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Posté 07 août 2018 - 05:48

Il y a les feuilles rejetées. Et on peut dire que ce sont des formes, des figures rejetées. Des formes arrachées. Des figures rejetées, déchirées. On fera quoi avec tout ça ?

On a planté une caméra derrière la palissade. Vous savez pourquoi faire, vous ? C'est la cabine de projection d'Avec l'arc noir, le film. Une lumière inacceptable. On n'a même pas besoin d'obscurité avec une lumière pareille. Les choses, ce ne sont pas des débris. Celles qui étaient intactes ne sont que des débris, dans la séquence.

Qu'il n'y ait pas de séquence suivante. C'est une sorte de fondu-enchaûné, cette technique de la mélasse.

Un film. On se demande qui joue. De quels rôles s'agit-il ? Qu'est-ce qui reste caché aussi ?

Au coeur du décor mal fichu, il n'y a qu'un bouillonnement opaque. Cela peut lasser.

D'autant qu'il y a là toute une métaphore de l'abandon. La guerre n'était rien. La tragédie ultime, c'était l'abandon.

C'est pourquoi les gens qui organisent cela (uh, uh) ont tenu à se poster à l'extérieur (où le terrain est vague) dans une lumière coupée - pas à cause de la palissade à proprement parler mais enin, elle est bien là aussi, la palissade. Elle regarde.

Ce qu'elle a à regarder n'est ni très drôle ni très décent. Si ça ne hurle pas, c'est que c'est silencieux.
 



#3 serioscal

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Posté 08 août 2018 - 06:01

Papier froissé, taché, accumulé. Les armoires parlent.

"Ih, ih, ih, ih - iiiiiiih !"

Elles font semblant de parler. Quelqu'un sonne la séquence qui est la fin de la séquence qui la rejoue ou la prolonge, en boucle ou en miroir. En palissade.

Une palissade de petite vertu.

Il y a les abandons et les oublis. Et il y a l'ignotron.

Même parmi ce (ceux) qu'on n'a pas oublié il y a beaucoup de traces (de tracas oubliés) perdues. C'est pourquoi on les filme longuement - au visage. On les regarde secrètement de face.

Ce sont des arcs noirs. Ils pleuvent. Comme une pluie de gueules cassées à travers l'air.

Le mot à la fenêtre. Il y était hier. Aujourd'hui, il avait disparu. Tu sais que ce que tu n'as pas pu lire (un défaut de réflexe) masque mal ce qui ne voulait pas être signifié complètement. Tu regardes à travers le rideau. On l'a peut-être changé ?

L'opacité de l'oeil de l'arc n'est pas égale aux projections de nuit que peut le caméraman. Aucun technicien n'y peut rien.

Il faut pourtant reconstruire les logiques. On ne peut pas se contenter de faire de la météorologie. On peut à la limite faire comme ces gars sans conscience qui plantent leur caméra à la limite d'une palissade pour la faire plier, parler les ombres, dévoiler les fragilités, etc. On n'invente pas un décor ici. On cherche des raisons. On ne sait pas quelles formes elles prennent. Ni à quoi elles se substituent.

La caméra tourne pour rien. C'est son extase.

Elle tremble. Elle n'a pas encore vu. Elle ne saurait rien voir. Encore moins retransmettre ou "imprimer".

Ce n'est pas une substance.

 



#4 Victorugueux

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Posté 12 août 2018 - 12:19

L'obscur c'est toute ce qui n'est pas éclairé et ce qui reste dans le noir donc toutes ses réalités indiscernable,

je ne sais trop quoi dire, ! Non ! Qu'il y ait de multiples choses possibles et  qui ne sont pas forcément laides ou mauvaises,

Ils est assez idiot de dire que les adeptes de la lumière sont meilleurs parce qu'ils sont visibles donc jugeables par le regard,

je sais trop de conneries, toutes  celles qui ont été faites pas des gens intelligents du genre de ceux qui firent des bombe A et H

Pour moi! Le noir, il reste sans vraies peurs.... Oui! La nuit il se cache peut être  beaucoup de choses

mais j'ai un bon sommeil en me disant qu'il n'y a pas de plus de méchants dans la nuit que dans le jour



#5 serioscal

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Posté 12 août 2018 - 01:28

Je ne suis pas sûr que ta criminologie confirme tes vues mais je ne suis pas sûr du contraire non plus. Tout cela fera l'objet d'investigations complémentaires, comme il se doit.

#6 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 12 août 2018 - 02:54

La criminologie tu rigoles! Là tu parles de quoi ? 

De la vie de couples ou du quidam dans la rue qui se fait agressé

Il y a pas mal de méchancetés, qui n'ont rien de criminelle

Il n'y a qu'a voir les histoires de correction des élèves indiscipliné



#7 serioscal

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Posté 12 août 2018 - 09:01

Au temps pour moi. La lecture régulière des rubriques de faits divers me tord le cerveau...

 

Sous l'angle de la relation, effectivement, la nuit est porteuse d'une douceur désinhibée comme elle peut être porteuse d'une violence désinhibée. La nuit, tous les chats sont gris.

 

Il est des paroles qu'on s'échange dans la nuit et qui portent en elles un écho d'éternité, comme une communication séculaire.

 

Il y a aussi la solitude dans la nuit, un moment entre tous privilégié.

 

C'est le moment idoine pour écouter Webern.



#8 serioscal

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    Serialismo Rigoroso

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Posté 15 août 2018 - 06:56

Je cherche alors un extincteur. Il faut éteindre l'extérieur. On crie. Ce n'est pas grave. Je suis occupé à étendre le linge. Je suis accaparé par ça, voyez ? Il y a des traces de suie sur certains vêtements qui auraient dû rester clairs longtemps. La vie en décide autrement, toujours. Je ne replierai pas le linge.

J'ai été distrait par un cri. Cela ne venait même pas du côté de la rue où il se passe des choses indicibles (du fait de la palissade ?) Ou l'écho est trompeur ?

On ne sait pas ce qu'il déforme dans le temps. Les choses ne sont pas des choses ici. On parle de débris. On n'a pas mieux comme terme mais vraiment, ça préjuge déjà de beaucoup d'existence.

Aujourd'hui je réécris "Avec l'arc noir".

Je vole le titre, même. Je l'écris en allemand : "Mit den Schwartzen Bogen".

J'espère ne pas avoir fait de faute. Je voudrais qu'un me prenne pour un locuteur natif de l'allemand. Ce n'est pas le cas. Mais je sais dire "ein Baum".

Je crie : "Ein Baum ! Ein Baum !" Comme s'il y avait un arbre. "Die Baüme !" Nous sommes en Allemagne.

Il y a une falaise. Je crie : "Ein Baum !" Mais il n'y a qu'une falaise.

Je songe alors à Vassily Kandinsky. Comme lui, je suis un peu distrait. J'écris des textes que je lis à l'envers. Je remarque que l'écriture inversée est incompréhensible. Je me rappelle qu'Artaud voyait là une définition du "langage vrai". Je ne puis plus me relire - de rien ! C'est une somme d'incompréhension. Il faudrait juste retourner la feuille.

De papier. La palissade.
Une palinodie.

Donc Vassily avait disposé son tableau à l'envers. Dans les faits, je ne garantis pas que les choses se soient passées ainsi mais l'abstraction, vous savez, c'est avant tout une série de légendes. On se les raconte, on les déforme et ce faisant on multiplie l'abstraction par l'abstraction, l'arbre par la falaise, avril par l'arbre que multipliait une falaise, l'arc noir du temps par le cercle rouge de la subjectivité spatialisée (ou : multiplication vectorisée).

On ne s'ennuie jamais ici.

 



#9 Victorugueux

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Posté 17 août 2018 - 06:10

La nuit; je n'entends rien est ce qu'ils existent ?

Qui ça ! Ben tous les gens qui m'entourent

Tous ceux que je vois et  que j'entends le jour

Le silence ça peut être très impressionnant

Mais pour bien dormir, vous savez ! Moi,j'apprécie



#10 serioscal

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    Serialismo Rigoroso

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Posté 17 août 2018 - 08:05

Ah, le sommeil et l'appétit. Nos biens les plus précieux.

#11 Victorugueux

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Posté 18 août 2018 - 09:24

Tu sais le silence c'est impressionnant

Comme une vraie grande solitude



#12 le hamster

le hamster

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Posté 21 août 2018 - 12:06

On ne sait pas qui joue...
Ben si, ce sont les feuilles qui tombent, et le linge... Et l'avantage c'est qu'ils ne sont pas chers question cachet...

La caméra ne tourne jamais pour rien, elle est l'oeil du temps invisible qui se déforme comme le linge (comme aurait dit Einstein), elle remplace le témoin humain absent, c'est un dieu au milieu de la nature, comme un petit robot solitaire envoyé sur mars...
C'est sûr, Pascal, on ne s'ennuie jamais avec toi

#13 serioscal

serioscal

    Serialismo Rigoroso

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Posté 21 août 2018 - 12:10

« Oh la la ! Oh la la ! » *

Salut à toi :-)

* Référence manquante.

#14 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 21 août 2018 - 07:14

Saluts à toi Berrurier Noirs 4ième titres dans le super 45 Tours  de novembre 1985

 

https://youtu.be/X75ce-CAorU



#15 serioscal

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Posté 21 août 2018 - 11:57

Da, da, da.

[Un autre super 45 tours de 1980 ou 1981]