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(Note de lecture), Isabelle Lévesque, "Le fil de givre", par Philippe Fumery


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Posté 14 août 2018 - 09:14

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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...86ab7200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Isabelle Lévesque fil de givre" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e2022ad3a86ab7200b img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e2022ad3a86ab7200b-75wi" style="width: 75px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Isabelle Lévesque fil de givre" /></a>Le nouveau recueil dâIsabelle Lévesque tient le lecteur en haleine, engagé dans les arcanes dâune Åuvre singulière. Il lui semble cheminer avec la promesse dâun domaine habité.<br /> <br /> En Ariane pour nos temps de doutes, Isabelle Lévesque nous tend un précieux fil de givre. Le lecteur sent, de manière intuitive, quâil a sa place, que ses pas trouveront où se poser. <br /> <br /> Le monde suggéré par Isabelle Lévesque nous renvoie à un environnement complexe, inquiétant, en proie au tumulte. <em>La terre tremble </em>(20) dit assez la vision quâen a lâauteure, et le temps qui passe nâarrange rien : <em>Long jour agité de tourments / Jour où craindre ce qui loin brise</em> (11). Ou encore : <em>la nuit vit lâimpitoyable, jamais ne quittons nos périphéries </em>(31). <br /> Et nous, qui habitons ce monde : <em>nous sommes dispersés </em>(20).<br /> <br /> Si nous voulons découvrir où mènera ce fil de givre, vers quel monde, il nous faut rester éveillé, attentif au comment des choses, à ce cheminement particulier, à notre allure, au rituel du décompte des étapes. <em>Dans le sommeil, jâai dénombré les pas </em>(33) ; <em>Nous pesons chaque marche </em>(38) ; <em>Compter. Les flocons plus nombreux que les pas </em>(42). Lâauteure interpelle : <em>Peux-tu compter cent fois altérée lâaube ? </em>(48).<br /> Mais nous cheminons bel et bien, et <em>le chemin sâouvre </em>(12). Bien mieux : <em>Le saut devient danse </em>(9).<br /> <br /> Alors le chemin nous mène si ce nâest au but, du moins au bord dâun monde : <em>et nous longeons le bord </em>(34). Monde nouveau, empreint de merveilleux : <em>Nous voulons</em> <em>la rive dâorge</em> (35), comme un pôle magnétique : <em>cercle de glace captivant la terre </em>(38). Et même si <em>la glace sculpte lâéphémère</em> (36), plus rien ne semble nous menacer : <em>Sans risque / sommes givre ou feuille, contemplant, légers, / la poussière </em>(37).<br /> <br /> Et sur ce bord se trouve lâautre, lâêtre précieux : <em>Te retrouve et gagne le bord effronté </em>(12). Tout le cheminement voulait le retrouver : <em>Je vais vers toi qui, loin </em>(57) ; <em>Tendre un pas, te regarder, / toi / guide ou marcheur </em>(44). Câest lui qui rend au jour sa fluidité : <em>Aviver de tes pas le jour </em>(51), et à la vie sa solidité : <em>Alors ta venue changeait lâordre et nous, certains, cheminions </em>(14). Un être précieux au point de transmuer les choses : <em>tu es lâalchimie / le oui la vie </em>(13).<br /> <br /> Lâécriture est couturière. Le fil de givre est celui-ci, ténu, qui relie au travail de lâécriture, quotidien, essentiel pour Isabelle Lévesque. <em>Les mots suivent un chemin plus bas </em>(52) ; <em>je nâoublie pas le chemin </em>(57). Lâextrait en 4<sup>ème</sup> de couverture dit assez lâexigence et la foi de lâauteure. Le poète a pour matière la vision du monde sur lequel il sâavance : mais la confusion menace et, remarque Isabelle Lévesque : <em>Sur le chemin, nous distinguons dâétranges brisures </em>(44) ; et pour bagage des mots colportés depuis si longtemps : <em>Docile dans les mots comme une secousse démembrée </em>(31). Là encore, la dispersion impose sa mise : <em>Noue les mots au feu de la dispersion</em> (33). Sans cesse ce qui sâébauche peut voler en éclats : <em>Chaque syllabe, au secours de perdre, grimpe et sâéloigne </em>(12).<br /> <br /> Un fil qui tresse également des liens avec les poèmes dâautres auteurs, des vers, de simples mots parfois, insérés en italiques comme une ponctuation. Isabelle Lévesque cite deux titres dâEric Sautou, pour des « épigraphes » quâelle a choisis.<br /> <br /> Le bord du monde quâentrevoit Isabelle Lévesque nâest pas coupant, <em>bord-fossé </em>ou <em>falaise </em>(21), on ne sây retranche pas comme derrière une frontière. Il est passage. Certes le risque nâest pas écarté : <em>Le chemin se perd lorsque tu saignes </em>(40). Mais ce bord est tangible : <em>Je te retrouverai tout à lâheure </em>(9).<br /> <br /> Nous attendent alors deux prodiges, lâalliance et la promesse : <em>Toi, alliance </em>(45). <em>Promettre suffit. / Promettre lie au poème gardien de la route silencieuse </em>(61).<br /> <br /> <br /> <strong>Philippe Fumery<br /> </strong><br /> <br /> Isabelle Lévesque, Le fil de givre, Al Manar, mai 2018.<br /><br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/_8gUmrdzsLE" height="1" width="1" alt=""/>

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