Un été dans ton hiver
C’est allongée sur l’herbe émeraude du soir
Que je prie la lune de te chanter mes mots
Sur l’air d’un violon me berçant de l’espoir
Que ma symphonie tintinnabule là-haut.
Sous le voile ancien d’une mantille austère
Obombrant mon visage pâle d’orpheline
Vire l’or de l’été à l’onyx de l’hiver
À l’heure d’une messe au pied de ma colline.
Tandis que s’élèvent des chants de requiem
Entre les gouttes d’eau bénissant ton tombeau
Rejoignent les pétales de tes chrysanthèmes
L’onde ô combien mélancolique d’un ruisseau.
C’est justement là que voguent mes souvenirs
Dérivant captieusement vers le clapot
De la rive du mausolée de l’avenir
Où je chavire sous le poids de leur fardeau.
Mes paupières t’y font de lourdes révérences
Sur un radeau onirique en guise d’adieu
Depuis la berge étroite de ma tendre enfance
Jusqu’à ce petit îlot te drapant les yeux.
Les larmes perlant sur mon visage livide
Fleurent tant la fleur de sel de mélancolie
Qu’une nymphe éclot bientôt de sa chrysalide
Pour humer leur subtil parfum de nostalgie.
Bientôt vers toi s’envolera ce papillon !
