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Ce sentiment si tendre.


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1 réponse à ce sujet

#1 michel à franquevaux

michel à franquevaux

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Posté 24 septembre 2018 - 04:06

La route est longue, le chemin est couvert de poussière et de bruits. Les oiseaux volent, leur chant est effrayé, ils se balancent et caressent le vent et débordent d’en haut et respirent tout bas et se démontent, seuls ou ensembles, fureurs arraisonnées et bras ensorcelés, couverts de sueur et pleins de volonté et secs comme des tiges de ronce et d’olivier.

Ils ont rencontré la joie sans crainte, un mot plus un autre, la vie est entière et sans faiblesse. Ils ont besoin d’un maître et d’une horloge pour indiquer la lune et les étoiles et installer l’ardeur. Les massacres sont loin, la folie tourbillonne, ils regardent et gardent et profitent du tout, des images et des sons, ils sont cachés, ils sont coincés par une flamme obscure, et tournant, ils demandent encore plus de liberté, pour enfreindre et se faire pardonner et donner plus de corps à leur mémoire.

Sur le chemin du ciel il y a des insectes et des terreurs d’enfants, ils sont abandonnés et croisent, croisent, croisent, une espérance un peu amère, un goût de liberté, de fraîcheur et de sucre et de sentiments vrais. Mais seuls, tout seuls, ils se démontent l’âme et reconnaissent une âpre vérité, ils sont seuls et espèrent la fin du jour et du combat, mais seuls, seuls, ils partent en chasse, et rencontrent toujours le même dans son miroir, dans sa quiétude, le silence enveloppe d’or et d’argent la fin et le début.

Ils se retiennent et y reviennent toujours en riant bien, en se disant heureux et ils chantent sur le chemin : « non so d’onde viene quel tenero affetto », sur le parcours du monde, ils voient les fleurs éparses, les colliers, les jouets, les titres et la gloire, leur peuple avance sous le soleil, ils sont dorés et tendres et ils espèrent toujours plus de liberté, prisonniers du temps, ils sont en chemin et dansent la farandole qui unit tout sur la voie, le miel et le lait et l’horizon flambant. La cassure est certaine et ils sont éperdus sur le chemin, prisonniers du temps, ils y vivent plusieurs éternités.

La violence et le drap claquent dans le vent, ils se reprennent et marchent sur eux même et tournent vers le soir et recommencent, le chant joyeux et tendre et presque sobre : « je ne sais d’où vient ce sentiment si tendre », et ils se disent que le vent leur parle tout bas de liberté, ils se balancent et convoquent les anges et fléchissent le cou et espèrent du sol une réponse vraie, une incroyable certitude, ils recommencent et grattent du pied nu, la terre et les cailloux.

Sans rien de vérité, sans rien de sûreté, sans le vent, sans les arbres, sans les oiseaux, sans les cailloux, ils se sont traînés du sable sur le dos et des herbes au précipice, la lumière est grande, l’ardeur avivée, le tour du monde commence et recommence. Ils sont perdus et cherchent encore un peuple à assouvir, une soif à éteindre, un collier, un manteau à porter, un sac de laine et d’orage. Leur vérité est nue et cloche sur le sable, ils sont remplis de sel et coulent de plaisir, ils se cachent et espèrent et commencent et recommencent un peu après. « D’où vient ce sentiment si tendre », ces rois sont en promenade et sont bercés de palmes et rafraîchis de lents parasols.

27 Juillet 2007.


#2 hasia

hasia

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Posté 26 septembre 2018 - 07:25

"Ils ont rencontré la joie sans crainte, un mot plus un autre, la vie est entière et sans faiblesse. Ils ont besoin d’un maître et d’une horloge pour indiquer la lune et les étoiles et installer l’ardeur. Les massacres sont loin, la folie tourbillonne, ils regardent et gardent et profitent du tout, des images et des sons, ils sont cachés, ils sont coincés par une flamme obscure, et tournant, ils demandent encore plus de liberté, pour enfreindre et se faire pardonner et donner plus de corps à leur mémoire.

Sur le chemin du ciel il y a des insectes et des terreurs d’enfants, ils sont abandonnés et croisent, croisent, croisent, une espérance un peu amère, un goût de liberté, de fraîcheur et de sucre et de sentiments vrais. Mais seuls, tout seuls, ils se démontent l’âme et reconnaissent une âpre vérité, ils sont seuls et espèrent la fin du jour et du combat, mais seuls, seuls, ils partent en chasse, et rencontrent toujours le même dans son miroir, dans sa quiétude, le silence enveloppe d’or et d’argent la fin et le début."

 

J'aime beaucoup cette multiplicité de sensations, d'émotions, de sentiments sur le chemin de Vie de l'Homme en quête de Vérité, d'Absolu, et de Sens : en la quiétude du Silence qui interroge....

hasia