J'aime me promener
Au hasard de ma ville
Pour y découvrir ses murs
Ses murs qui nous parlent
Comme le fait, l'inconscient
Enfin, selon la psychanalyse
Ainsi l'autre jour
Au détour
D'une petite rue
Peint avec des lettres énormes
Aux coloris exotiques
J'ai lu :
''N'imaginez rien.
Existez!!!''
J'ai porté en moi
Ce graffiti
Comme s'il s'adressait
À moi, personnellement
Un peu plus loin
Je lisais
''Réveillez-moi''
Je me suis dit
Que les graffitis urbains
Ressemblaient parfois
À ces épitaphes
Que les morts nous laissent
Avant de s'en aller
''Nous sommes en danger de mort''
Ou
''La pensée bourgeoise est partout
Même dans les luttes ouvrières''
Ou cette phrase me rappelant Nietzsche :
''Le désir de la volonté ou la volonté du désir?''
J'avoue avoir avalé de travers
Mes patates, en voyant :
''Le patriotisme
C'est du cannibalisme''
Moi qui suis de la patrie
Des mangeurs de pommes de terre
J'ai bien aimé :
''Là où il n'y
Rien à dire
Pas besoin de censure''
Toutefois, je garde
Un souvenir particulier
De ce graffiti sur le mur
D'une impasse à Paris :
'' N'aie d'yeux que pour Dieu''