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POEMES DES ENFANTS HANDICAPES ET INFORTUNES


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1 réponse à ce sujet

#1 Hubert-Albert Clos Lus

Hubert-Albert Clos Lus

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  • Une phrase ::Ex-prof d'anglais, joueur d'échecs. Père d'une fille handicapée mentale.
    Auteur de CHANTS DES VIES DIFFICILES éditions Sydney Laurent 2019

    Proverbe: O Bretagne, tu iroises mon coeur

Posté 19 octobre 2018 - 03:29

  • LE ROI DES AULNES RIME EN ALEXANDRINS
  • Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
  • Qui chevauche si tard ? Le père et son enfant.
  • Le père tient son fils dans ses bras fermement
  • Il le serre sur lui. Il réchauffe l’enfant.
  •  
  • Mon fils, de quoi te camoufles-tu le visage ?
  • Père, tu ne vois pas, là-bas, le Roi des Aulnes?
  • Le Roi avec sa longue traîne et sa couronne?
  • Mon fils, ce n’est rien qu’une brume qui surnage     
  •  
  • Viens donc, mon cher enfant, viens me voir si tu veux
  •  Je jouerai avec toi à de si jolis jeux !
  • Sur la rive il y a des fleurs multicolores
  • Et ma mère possède maintes robes d’or
  •    
  •   Père, père, n’entends-tu pas ce que le Roi
  • Des Aulnes me promet avec sa douce voix ?
  • Reste calme, mon fils, sois calme, mon enfant
  •   Ce qui fait murmurer les feuilles, c’est le vent.
  •    
  •   Veux-tu, gentil garçon, partir avec moi, dis?
  • Mes filles vont savoir te divertir les sens
  • Mes filles mèneront la ronde cette nuit
  • Elles te berceront de leurs chants et leurs danses    
  •  
  • Père-et les filles du Roi des Aulnes, au loin,
  • Tu ne les vois donc pas, dans ce sombre recoin?
  • Mon fils, mon fils, mais si, je vois très bien d’ici
  • Mais ce sont les vieux saules qui semblent si gris
  •    
  • Je t’aime - je suis fou de ta belle apparence
  • Et si tu ne veux pas - j’userai de violence!
  • Père, père - le Roi commence à m’empoigner
  • Le Roi des Aulnes m’a fait mal, il m’a blessé !
  •      
  • Le père, épouvanté, fonce tout droit devant
  • Il soutient dans ses bras son enfant gėmissant
  • Il galope et arrive à grand peine à bon port
  • Mais dans ses bras,  déjà,  son enfant était mort.
  •  

 

L’ ENFANT AUTISTE PENDU

 

 

 

Les vanneaux à l’automne

Se posent dans les champs.

Ailes noires ailes blanches

Repartent au printemps.

 

Ciel gris, ciel blanc

O,  les songes d’enfant

 

Tu n’étais pas un homme

Tu n’étais qu’ un oiseau

De passage seulement

Petit vanneau  souffrant

 

Ciel gris, ciel blanc

Avec  tes songes d’enfant

 

Dans un rectorat mort, un niais dans un bureau

Moi – reçoit  un appel  ,  vilain  cri de corbeau ,

Pendaison à Gisors , il n’avait pas douze ans .

Veu-/illez- no-tifi-/er -un -mes/sage- aux- pa/rents

 

Ciel gris, ciel blanc

A quoi songeas-tu, enfant ?

 

Des songes de loriot

Des songes de passant

Des rêves  de sanglots

De tes onze printemps

 

Cieux gris ,cieux blancs

Tu plongeas, enfant .

 

Toi qui volais si haut,  vanneau virevoltant,

Toi qui  aux nues planais  , malheureux, qu’as-tu fait ?

Au pied d’un escalier, tu as tué tes parents.

 

Ailes grises ,ailes blanches

Ont emporté  l’enfant.

 

A l’école pas bien, l’école mauvais sires,

Tous les jours , les choucas venaient pour te détruire

 

Ciel noir, ciel blanc,  tes songes  graduellement

S’obscurcirent.

 

Tu  parlas  aux parents, tu voulus le leur dire.

Avec tes pauvres mains, le langage des cygnes.

Mais eux ne pouvaient rien , ils voulaient qu’on t’enseigne

A devenir  comme eux : normal et même pire.

 

Ciel gris, ciel blanc

La mort à onze ans

Ciel gris, ciel blanc

Tu songeas  au néant

 

Ciel brun, ciel noir

Apparut  le freux

De la Mort un soir

 

Ainsi s’en va l’autiste, triste sansonnet,

Un soir qu’il réalise qu’il n’était pas fait

Pour un monde d’humains, lui, le vanneau fugueur,

Il lui faut succomber à l’appel des hauteurs.

 

Ciel gris, ciel blanc

Accueille l’enfant

 

 

Alors,  l’hiver venant,

Quand je vois , tout là-haut,

Au carreau de mon bureau,

Planer les vanneaux

 

Allant revenant

De passage seulement

Comme toi , enfant

 

Je sais que les grands oiseaux du Nord au vol  lent

Reconnaissent leur  frère mort au champ dolent,

L’infirme qui était rossignol  au-dedans,

Qu’ils signalent entre eux , qu’ils saluent en volant

La tombe de l’ami , passereau chancelant.

 

 

Ma fille,  elle est née folle

 

 

 

Ma fille, elle est née folle, et je ne sais pourquoi

 

Qui sait pourquoi  les saisons ne sont pas les mêmes

 

Pour les petits enfants  qui naissent  ici-bas ?

 

Je la vis,  je le sus :  il fallait que je l’aime.

 

 

 

Ma fille, elle est née folle et je ne sais pourquoi.

 

Sa lumière est plus pâle au rideau des étoiles

 

Elle luit doucement  mais  je sais bien pourquoi

 

C’est qu’elle prend son temps, le handicap mental

 

 

 

Lui dit de clignoter, la force à trembloter.

 

Elle a la maladie des fillettes-lucioles

 

Sa pauvrette lueur ne produit de corolle.

 

Sur le fond noir des cieux , elle a l’air délavée.

 

 

 

Nulle puissance pour pouvoir la seconder

 

Viens, guérison, ô, viens , arrive  sans tarder

 

Guérison, beau pinceau , un jour, changer son sort

 

Car ma fille  est née folle , une nuit incolore.

 

 

 

Mais ma fille née folle ,  je ne sais pourquoi

 

Tout à coup , elle rit, elle éclate de joie.

 

Son grand copain le chat ; sa copine Barbie

 

Babar, Babou , Tchoupi, Macha , Michka , Bambi

 

 

 

Tout lui compose un monde secret qui fait sens

 

Le geai dans le jardin et la branche qui danse

 

L’étonnent à ravir ; elle écarte les bras.

 

Car le printemps qui vient et l’été qui est là

 

 

 

La font crier de joie. Elle se sent grandir.

 

Ma fille, elle est née folle , et  je ne sais que dire

 

 

 

Aura-t-elle sa place  dans la Voie Lactée ?

 

Qui l’emmènera dans la cohorte étoilée ?

 

Un oiseau ou le vent, un nuage ,  un orage ?

 

Un jour ,  peut-être , un jour  on verra son visage

 

 

 

S’éclairer d’être femme et alors scintiller.

 

Mon cœur assombri en sera auréolé.

 

 

Oui, ma fille est née folle et je sais bien pourquoi

 

Sa pâleur n’était là que pour m’ensoleiller.

 

 

 

 

 

Faible face à la Vie

 

 

 

La vie est une rime qui ne rime à rien

 

Rime à rien,

 

rime à rien !

 

ah, le joli refrain !

 

Ma fille est toute faible avec son handicap

 

Faible face à  la Vie , face au mal qui la frappe.

 

 

 

Car sa vie rime à rien, rime à rien ,rime  à rien

 

Ah, le  vilain refrain

 

 La Vie est un balltrap

 

Qui fauche la petite fille et son chienchien

 

Quelle chance a ma fille face aux dieux païens ?

 

 

 

Ainsi croient les méchants : ta vie ne rime à rien

 

Rime à rien, rime  à rien, Nolwen ne rime à rien !

 

Sur le clavier d’ordi,  t ’as pas la touche << echap>>

 

Tu ne sauras pas lire ,où donc est ta roadmap ?

 

Comment pourrais-tu franchir toutes les étapes ?

 

 

 

Mais la Vie du jardin, le chat, le chien qui jappe

 

Le cerisier en fleurs et la pluie qui flipflappe

 

Parlent tous à Nolwen et lui tiennent la main

 

Non, la Vie n’est pas si méchante qu’on veut bien

 

 

 

Elle aussi rime à rien, rime à rien ,rime  à rien

 

Et le sait. Elle dit à Nolwen : ici, viens !

 

Voir les jonquilles d’or, les lilas du matin

 

Les campanules bleues , sentir l’odeur du foin

 

Respirer le grand air ,  et puis  entendre au loin

 

Le concert des loriots , des verdiers, des martins

 

Qui veulent  te réjouir  , t’accueillir en leur sein,

 

Qui préparent déjà pour toi sur leurs lutrins:

 

CoucouNolwenOiselleOtoitoutpetitcoeur

 

CuiNoustavonsreconnucommenotresoeur

 

Cuisavonsquetuesunehirondellebelle

 

Trillonstrillonspourtoicentmilleritournelles

 

SuisnoussuisnousettutenvolerasauCiel.

 

Ah,  quel joli refrain !!

 

Pour que ta vie, petite faible au sort chagrin

 

Rime enfin

 

Rime enfin

 

Rime enfin

 

 

 

 

 

LE TEMPS DES CERISES

 

 

 

J’avais complètement oublié

 

Le temps des cerises

 

Mais Nolwen bredouilla

 

Papa –chercher - cerises 

 

Et alors nous voilà partis dans le jardin

 

A cueillir les cerises

 

Les cerises jolies, les cerises rougies

 

Les cerises jaunies, les cerises bénies

 

Comment avais-je pu ?

 

Oublier le temps des cerises ?

 

Surtout quand vient le soir,  au joli mois de mai

 

En compagnie du pinson, du merle et du geai

 

Bien sûr, c’est l’essentiel, c’est le cœur de la vie

 

De cueillir des cerises

 

Tu as raison , Nolwen, c’est toi qui as tout bon

 

Et moi, je suis un niais

 

C’est le temps des cerises

 

C’est le temps des paniers

 

C’est le temps d’y aller

 

C’est le temps d’arracher

 

Des rires à la vie, de la joie d’exister

 

Moi, j’avais oublié le beau temps des cerises

 

Mais toi, Nolwen, ce soir, tu m’as réajusté

 

Mais comment  oublier le temps des gourmandises ?

 

Le soir passait  sur les péniches de Conflans

 

Au loin, une sirène répondait  au vent.

 

Tout un soir magnifique étalait sa lenteur

 

Bien sûr, Nolwen  ,bien  sûr - les cerises, c’est l’heure !

 

Mon Dieu que j’étais bête, j’avais oublié

 

Que le temps des cerises , c’est le résumé

 

De la philosophie, de toute activité

 

Au fond , rien n’est plus important

 

Que le temps des cerises

 

Voilà pourquoi les petites filles ont toujours raison

 

La vie , c’est un panier

 

Qu’on porte à la maison

 

Mais rempli de cerises

 

Sinon, à quoi bon ?

 

Assis dans ma cuisine,  et Nolwen qui disait

 

J’adore –cerises , j’adore-cerises,  j’adore-cerises

 

J’ai mis ma tête dans mes mains

 

Et j’ai pleuré.

 

 

LA DISPARUE DE L’ A 10

 

 

L’hirondelle est au ciel et tournoie dans les airs

Je préfère le Ciel  à la vie sur la terre

Espace , Air pur,  ciel blanc,  sauvez-moi de mon père

Air bleu,  ciel pur,  soleil,   sauvez-moi de ma  mère    

 

Moi, je suis l’hirondelle, eux sont le martinet.

Eux, l’oiseau ennemi, la serre à mon collet.

Oh laissez-moi revoir mes amies tourterelles.

 Moi, née seulement pour virevolter au ciel.      

 

Quand la fillette enterrée vivante dira :

Quel péché ai-je fait ? a dit le Saint Coran.

A-t-il été lu par mes infâmes parents ?

Sans doute ont-ils songé : ah, quel bon débarras !     

 

Aujourd’hui , je m’envole, oiselle, vers mes cieux

Je décolle, ô, bonheur,  je rejoins les radieux

Nuages de  cristal  tout préparés par  Dieu

Hirondelle  joyeuse en l’éther merveilleux !      

 

Sur les bords de la route , au milieu des fougères

On me jette en pâture , aux pluies, aux éléments

Comme ça, comme un sac, un sac au bois dormant

Ligotée, enserrée,  moi qui n’ai pas cinq ans

 

Hirondelle abattue  par sa mère et son père.      

Et j’ai volé ainsi, volé pendant trente ans,

Oubliée des humains mais portée par le vent ;

Morte et tout épanouie, ah le joli printemps !

 

Si loin des coups passés ou bien du  fer brûlant,

De la vie rejetée mais accueillie pourtant

 Par le vert paradis , le Ciel étincelant.      

Me voici , hirondelle ,  ô ,  libre de parents

 

De famille ou d’amis qui furent tous tyrans

On a voulu me tuer, me blesser, me réduire

 Je reparais soudain portée par le Zéphyr.      

 

Trente ans après,  j’avais disparu des registres.

Nul ne se souvenait  de ma non-vie d’avant,

Sauf juge ou fossoyeur, mais Dieu est plus savant.

 

Mais Dieu est-il savant ? …qui crée des parents-monstres .

 

            INASS   LA  SUPPLICIEE

   

Les champs sont constellés de points blancs au printemps

Qui s’élèvent au vent,  ô , les papillons blancs !

Entendez-vous le battement fait par leurs ailes ?

Inass – inass - inass ; c’est leur doux chant pour celle

Qui fut laissée au champ et devint papillon

Et mon cœur et mon âme entendent leur chanson.

     

O la fillette seule ! 

O la fluette belle !

Fillette-chrysalide  

Ficelée et rigide

Ses parents l’ont laissée !

 Ils se sont envolés

Elle s’est élevée

En papillon de verre

Si vite fracassé

Et ses pensées légères

O les pensées légères

 De l’enfant de quatre ans !

 Légères

 O si légères

Avant de léviter

Ont voulu se poser

Enfin se reposer

Sans se faire abîmer

Refiler le cours du temps

Refaire le fil d’avant 

Renfiler les mots brisants :      

 

MAIS >> POURQUOI>>MES PARENTS>>M' ONT>> BATTUE >> TOUT>> LE TEMPS ?    

 

Puis, ils sont bien partis,

Les papillons de nuit,

D’Inass- inass- inass,

 

  Enfuis - enfuis - enfuis

 

Mais leur beau chant nocturne

Le chant de l’infortune

L’enfance massacrée, tuméfiée, suppliciée,

  Moi, je l’entends encore

Surtout quand vient l’été ;

Je marche dans les champs

Je vois des boutons d’or

Qui se mettent à voler

Mais je m ’étais trompé :

C’était des papillons

Des papillons dorés

Les souvenirs d’ Inass

Revenus tournoyer

Pour moi virevolter

Dans la nuit constellée

Me faire réécouter

Leur beau battement d 'elle

Le chant de l’ enfant mort

Qui jamais ne me lasse :   Inass – Inass – Inass .

 

 

 

PAS PRESENT AU  PRESENT

  Je n’arrive jamais à être bien présent  

Au présent.  

Je n ´arrive jamais à être bien-pensant  

Au présent.  

Je n’arrive qu’à être souvent trop rêvant  

Aux enfants souffrants  

Je n’arrive souvent qu’à être bien souffrant  

En songeant  

Aux enfants qui jamais n’arrivent à leur rêves

En mourant

  Trop vite dans la vie. Victimes de parents  

Trop méchants  

Qui arrivent trop bien , eux,  à être présents

  Trop de temps  

Non, je n’arrive pas à être bien présent  

Au présent.  

Tout le monde me dit:  poète,  grand connard  

Présent- absent- présent, toi, le vilain canard

  Trop planant  

Veux -tu bien atterrir,  marcher sur le ciment?  

Mais non, car, moi, hier soir, j’ai vu un enfant  

Trop roulant  

Passer sur le trottoir, le cou cerclé de fer  

Comme moi, tête en l’air, bougeant les bras  en l’air  

En  bavant  

Alors moi,  Son Présent,  je ne savais qu’en faire

  Et  mon destin à lui et son  présent à moi  

Trop contrastants

M’ont fait redécoller et marcher de guingois  

A présent  

Clopin-clopant, Chopin chantant, je redeviens  

Un enfant  

Et je souffre comme eux, tous les enfants perdants

  Je les suis pas à pas,  je les suis méditant  

Je les suis cheminant, et me voilà perdant  

Le fil du présent

  Et je ne me vois plus, tous les jours rêvassant  

Sur ces enfants infirmes , devant moi passant  

Et me voilà rendu  comme aveugle à moi même

   Et moi aussi  handicapé par un présent  

Trop clivant.  

Non, je n’arrive pas, je n’arrive jamais

  A faire le bilan  

A être bien présent

Au présent

  Imparfait.

 

       

SEULE  AU BERCEAU, LA MERE

 

 

 

Seule au berceau, la mère adore son bébé

 

Seule au berceau,  la mère aux yeux écarquillés

 

Contemple  son petit  tel qu’il lui apparaît

 

La mère seule sait  qu’il y a un secret.

 

 

 

Seule au berceau, la mère ne veut pas parler

 

Seule au berceau , la mère, aux gestes mesurés

 

Retourne le bébé, lui prodigue des soins.

 

La mère seule a vu ses yeux perdus au loin.

 

 

 

Seule au berceau ,la mère a tout bien deviné

 

Seule au berceau, la mère, entend le baragouin

 

De son bébé  qui  vagit sans discontinuer

 

La mère , elle ne veut surtout pas de témoin.

 

 

 

 

 

Seule au berceau , la mère a peur de l’hôpital

 

De ces femmes autour  qui lui veulent du mal

 

Et surtout ragoter, cancaner à l’envi.

 

La mère ne veut pas trop parler du petit.

 

Elle a trop peur des mots, surtout du mot <<normal>>

 

Seule au berceau, la mère a vu le sceau fatal

 

Elle est seule la mère , au secret bien  enfoui

 

 

 

Seule au guichet, la mère attend de partir vite

 

Le destin du bébé, on verra bien ensuite.

 

 

 

Chez elle, c’est sans gêne qu’elle peut pleurer

 

Seule au berceau, la mère est comme crucifiée.

 

Seule au berceau , la mère endure avec patience

 

Elle sait que rien n’est vraiment joué pour l’enfance.

 

 

 

Seule au terrain de jeux, la  mère , en son landau,

 

Promène son amour qui  jase des  sons sourds

 

Elle serre, la mère, ses petits doigts gourds

 

Sait qu’il sera très longtemps pour elle un fardeau.

 

 

 

Seule au landau, la mère, ignorée par la foule,

 

Préfère  être la femme  seule qu’on refoule

 

Car, au fond, celui qui sincèrement lui parle

 

C’est son beau nourrisson, c’est ce bébé qui hurle

 

 

 

Seule au berceau ,le soir, la mère en son parloir

 

Invente pour son fils toutes sortes d’histoires

 

C’était ça, le secret, la corne d’abondance,

 

Entre mère et fils, l’éternelle connivence

 

 

 

Qui les fait s’envoler  tous deux vers les myriades

 

Etoilées , fées, lutins, divines promenades

 

Histoires pour bébés, si belles racontades !

 

L’enfant rit de bonheur  aux douces sérénades

 

L’enfant ne comprend rien, là n’est pas la question.

 

Ce qui compte pour cette femme ,en sa maison,

 

C’est savoir que bientôt  son enfant  sera beau;

 

Qu’elle ne sera plus  seule près du  berceau.

 

 

 

La courageuse mère qui n’a trop rien dit

 

La courageuse mère cachant son petit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un  Anniversaire mémorable.

 

 

(A Poissy, Beauregard, dans les années 90.)

 

 

 

Pour l’ anniv, maman mit du beau papier doré.

 

Maman mit des étoiles dans la cheminée.

 

Maman mit des bougies prêtes à parfumer.

 

Maman mit aux carreaux des ballons colorés.

 

 

 

Maman bougeait beaucoup, s’activait en tous sens.

 

Le bon nombre de chaises, il faut que j’y pense.

 

Et la décoration, est-elle suffisante ?

 

Ai-je tout bien compté ? Mon Dieu que je suis lente !

 

 

 

Lucas aimait beaucoup voir maman s’activer.

 

Lucas aimait beaucoup voir tout se préparer.

 

Lucas riait beaucoup en pensant à demain.

 

Déjà, Lucas pensait : quand viendront les copains,

 

 

 

A mon anniversaire où j’aurai des cadeaux,

 

Alors, je leur ferai manger de bons gâteaux

 

Et du bon chocolat, il faut qu’on en apporte !

 

Tant pis si tout le monde a un peu la colique !

 

Le jour dit, maman rit, attendit à la porte.

 

On le lui avait dit : avec les trisomiques,

 

Il -n’y a- pas -de -différ@nce.

 

 

Lulu pleura beaucoup ; comme il pleura, Lulu !

 

Pour  son anniversaire - où nul n’était venu.


Modifié par Hubert-Albert Clos Lus, 22 octobre 2018 - 11:02 .


#2 Sinziana

Sinziana

    Tlpsien +++

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  • Une phrase ::La vie en poésie, vivre en profondeur la légèreté, vivre avec légèreté la profondeur.

Posté 20 octobre 2018 - 08:04

On rit et on pleure en lisant vos poèmes

 

oui rien n'est plus important 

 

que le temps des cerises

 

le temps des pommes

 

le temps des châtaignes

 

le temps du feu crépitant

 

où chacun se réchauffe comme il peut

 

où les regards étincellent

 

malgré tout.