Nuances des couleurs du voyeur
Ma pensée est colorée, toutes de nuances,
Je ne vois, ni le noir comme le charbon dans la mine,
Ni le blanc pur, de la neige au soleil,
Ni le gris triste, des pavés dans les rues,
Mais je vois le vert anglais comme ce gazon qui est tondu,
Ou les vapeurs évanescentes des ciels gris bleutés de Paris
Je vois aussi le chant des rossignols,
Dans le clair-obscur des petits matins,
Je vois les lointaines étoiles bleues
Dans la profondeur de mes nuits les plus sombres,
Je vois encore les vies si fragiles
Des bambins, sur les seins rosés de leurs mères,
Je vois aussi, l’éternité et la mort
Dans le sang rouge, des damnés de la terre,
Je vois les soirs d’antan…
Les rêves roses des grands espoirs,
Je vois ce presque-rien du philosophe,
Je vois la subtile nuance,
Je vois le balancement calme de la rime
Et je pressens les infinitésimales tonalités,
Et j’aime cette nuance
Encore et encore…
Je vois l’alpha,
Et je pressens cet oméga
Je vois la pureté dans l’eau,
Je vois les cieux d’orages,
Je vois ce ciel bleu après la pluie,
Je vois tes yeux,
Ceux que mon cœur honore,
Je vois de l’or dans ces yeux,
Et je devine les sept couleurs,
De ce bel arc-en-ciel…
Je vois la vérité irisée,
Dans la lumière sur la perle,
Je vois les certitudes taillées,
Dans les facettes du même diamant
Et je vois l’éternité,
Comme un secret espoir,
Je vois ce Dieu, dans sa création,
Et toutes les créatures,
Je vois ton désespoir,
Et cette peur dans le frémissement inquiet,
De tes regards, je devine
Et je pressens cet amour,
Qui te vrille l’âme et le cœur,
Je vois mon regard dans la glace,
Je vois mon visage si familier
Et je me regarde, longuement vieillir,
Je te vois, je me regarde encore
Et mon regard, se porte vers ces ailleurs
Que sont les rêves qui luisent ?
Dans les sentinelles de ton âme,
Je vois cet encore
Et j’aime à te voir !
Toi que j'aime toujours
Avec tes mille nuances
Bruno Quinchez (Morsang sur orge mai 1992)