Des notes qui sortent d’une brique de bois
Froide, grise, et de trous finement parsemée
Me font, parce qu’elles sont ensemble pour moi
Revivre tous mes souvenirs abandonnés.
Tout y passe : les amours les amis les manants
Les amours les aigris les attraits les enfants
Les amours.
Rien ne s’en va de ma boite crânienne
Car les carrées viennent boucher les amples trous
Qui se forment les matins passés aux persiennes
De la salle décrépite d’attente.
Les rondes viennent frotter mes yeux engourdis
Fleurs de Cupidon qui réveillent mes désirs
Me rendent fou insensé aveugle et épris
D’un fantôme de passé, d’une ombre au Nadir.
Pourtant,
Je ne peux refermer cette boîte à voyage
Et perdre tout ce qui fabrique mon présent
Les blanches déjà s’activent bien sagement
Je les laisse tirer des larmes, feu de passage,
Sur mes joues.
Tout y repasse : l’enfance l’adolescence les vacances
Les câlins les jouets les mots doux les avances
Les amours.
Les amours sont noirs accrochés et se dépêchent
De venir, les soupirs les tailleurs les piques de bêtes
S’agglutinent dans ma tête où les croches dédoublent
Ou bien triplent et quadruplent et explosent mon bien-être.
La musique explore, acerbe comme une marée
Nonchalante comme un désert,
Avec la minutie des rivages et le piquant des montagnes,
Mais toujours avec étonnement,
Les plus profondes et plus âpres régions de mon cœur.