Leur disparition tue, la mienne.
Leur silence exigé, exigeant à mes lèvres scellées.
Leur absence de regard, il souffle :
"Tu ne me toiseras plus, il n'y a plus de cil !"
Il n'y a plus de cil, plus de sourcil.
Leur terre où j'allais comme un dément,
comme si on pouvait parler de sous la terre.
Leur connaissance du cinématographe, l'ironie
de leur donner le rôle du zombie, par roulement.
Leur roulement de mort qui n'explique rien
à personne. Leur personne nue, tellement nue
qu'elle n'a plus ni silhouette ni être. Les arbres
qui ne leur appartiennent pas, ni à moi.
[Les arbres qui cernent cette plaine,
maîtres de la cérémonie]
Pas de costume, pas de protocole. Le vent
est celui de novembre. Le vin, si sang
ce matin, est celui de novembre. Rêve. Re-
lève-toi. Le réel se transforme à nouveau.