Vraie couche
Dans ce lit où notre amour n'a pas voulu naître
Dans cette couche où il n'a pas voulu paraître
Je m'étends et je songe à ce tout petit être
Pour qui venir au monde et sentir et connaître
Fut un trop grand projet, un avenir trop loin.
L'ambulance bleue disparaît dans le lointain.
Ma femme est revenue, je me sens plus serein.
Mais , allongé sur un lit stable, on ne peut rien
Poétiser d'un tel moment, non, le chagrin
Est plus fort que tous les poèmes sur demain.
Pourquoi n'a t-il pas voulu de nous, le gamin ?
Un bel enfant de plus, un bel enfant de moins
La différence, c'est cet immense chagrin.