Alors quand l'homme n'existe qu'en servitude
C'est au passé lointain, long tintement perdu
Qu'il vient se rappeler, parler aux prétendues
Qu'à jamais il regrette.
Enfouis là pardi ! , parmi ces enchantements
Qu'il ne connaissait pas, qu'il saisit tout entier
Dans son harem absurde, sûr de son péché
Mais fort d'en profiter.
Voilà l'extase la plus belle
L'ataraxie des jours heureux !
Sainte mémoire, perle rebelle
Créatrice insensée
La panique du temps de sable
C'est toi, marquise, qui l'édifie,
Cette fureur du regrettable
C'est toi qui la soulèves.
Quand il pose, tout tremblant, sa main à son oreille
C'est une autre mer qu'il entend.
Quand il croise, l'air distrait, la belle marguerite
C'est le fol amour qui le prend.
Quand il se penche, rêveur, sous les étoiles blanches
C'est le grand cosmos qu'il sillonne.
Quand il pense, pleurant, à ce sourire adorable
C'est ses bras gracieux qui frissonnent.
Alors quand l'homme débauché revient s'astreindre
À ce présent informe, crépitement vulgaire
Il se rappelle ce… récital des misères
Cette vie qu'il hait tant.
Noyé, le flot accru par la crue négligence
Lui fait perdre raison, il en perdrait son âme
Si seulement ta lisse des merveilles, en flamme
Ne chavirait son cœur.