Arnaud Beltrame
Un jour, un homme seul se retourne et fait face
D’un coup, sa vie bascule en un instant fugace
Il se décide alors même à servir de cible
Car souvent l’homme est seul face au crime indicible.
L’ épervier chasse seul, dans l’air inaccessible.
Un jour, un homme, un seul, protège la nation.
Et cet homme bien seul vaut tout un bataillon.
Cet homme seul fut un très glorieux gendarme.
Personne n’oubliera le nom d’Arnaud Beltrame.
Si seul au combat, l’épervier quand vient l’alarme.
Car comment t’oublier, toi, dont la voix s’est tue
Toi qui combattis seul la barbarie barbue ?
Toi, l’homme qui resta au devoir assidu
Et qui sans aucune aide nous as défendus.
Epervier, aujourd’hui, fallait-il que tu meures?
Sois sûr qu’au mausolée des Français tu demeures.
Nul ne peut oublier ta triste et dernière heure.
Ainsi avance l’histoire des fiers gendarmes.
Ils préfèrent mourir même seuls et sans arme.
Trop seul, l’épervier combat, s’élance et ferraille
Tu choisis de laisser tes enfants et ta femme.
Qu’as-tu ressenti quand s’est enfoncée la lame ?
Tu mérites ta place au rang des samouraïs
Toi qui sans renâcler sus offrir ton poitrail
Au crime qui guettait l’endroit où te frapper
Au meurtre te sachant si seul, si isolé.
Transpercé, l’épervier
Se met à vaciller.
Foudroyé en plein ciel, bel Icare guerrier.
Alors reçois ici, fier shôgun solitaire
O, toi, gloire incarnée de ton corps militaire
L’hommage d’un poète à la gendarmerie
L’hommage à un guerrier de ta nation meurtrie.