Dans mon atelier d'écriture
La cervelle dégoulinante
À force de chercher le mot
Et relancer mon poème
Je lorgnais par la fenêtre
Les graffitis irradiants de la nuit
Je décidai d'aller me promener
Sous le ciel charbonneux de la ville
Portant mon cœur d'onomatopées
Et mon regard en coup d'éclat
J'avançais dans ce corridor de voyous
Aux métamorphoses sibyllines
Dans la clameur des briques
Et des vieilles pierres grises
J'avais enfin un peu de sacré
Dans l'alcôve de mes mains
J'entrai alors
En empathie totale
Sans vraiment comprendre
Pourquoi, ni comment
''Il est l'heure, poètes, prenez les armes''
''Oubliez la forme, allez droit au but''
''Il reste un monde à connaître''
''Réinventez la roue''
''Soyez subjectifs''
''Rêvez, rêvez''
''Accourez, accourez''
''Entrez, l'Éternité vous appelle, venez, venez''
''Et que le mauvais goût vous accompagne''
''L'Absolu est en spécial, cette semaine
Au marché, le plus près de chez vous''
Du cinéma ces graffitis, rien que des tartuferies
Je retournai à mon petit atelier d'écriture
L'imagination tannée de ces entourloupes
Et de ces attrape-nigauds pour les bons citoyens