Avant l'exil
Ce soir
l'été trop tôt s'est endormi
Sur l'herbe encore chaude
une pluie intime à l'appel des oiseaux
Je tends mes mains vers d'autres lueurs
étincelles qui ruissellent
sur l'écorce du matin
Tant que l'ombre se prolonge
il faut sans cesse ajuster le regard
aux frontières de l'exil
Mettre à l'abri ce monde qui descend
séparer les larmes de la chair
cueillir au hasard du givre
les germes fragiles d'une beauté endormie
Toucher l'empreinte du présent
sur le mur du temps
soulever la pierre qui écrase
l'amour de la vie
Respirer chaque jour
les instants de printemps
quand le corps enfonce son sommeil
dans le lit défait de la nuit