Près de l'altitude des ifs et loin des guets des humains, vous vous reformez, prisonniers du granit, ô Morts!
Vous vous recomposez, gagnants, la ville rapetisse et vous, toujours plus nombreux,
Sur des pentes herbues, glissez doucement vers la mer.
Vous êtes un mouvement, une sangsue attirée par le murmure des embruns.
Et atteignant la plage, l' ouverture du mur du cimetière invite un passant futile à mourir tout de suite.
L 'attraction des vampires se fixe sur un enfant et sa mère inutiles.
La masse noire des rochers dit déjà que quantité de marins sont venus mourir à ses pieds.
Loin des clameurs des villes, où des pseudo-vies s'entrechoquent, votre silence s'étale , ô Morts,
Et happe ciel et mer, certain du gain final, loin des insectes humains, près des sons d' océan, où mugissent les baleines , vos soeurs dans les profondeurs.
Près de l'altitude des ifs
Débuté par Hubert-Albert Clos Lus, févr. 10 2019 07:37
3 réponses à ce sujet
#2
Posté 11 février 2019 - 01:00
Une poésie visionnaire...
#3
Posté 11 février 2019 - 02:43
Je verrais volontiers une peinture à la Caspar David Friedrich (style), quelque chose de solitaire face à l'immensité et la tragédie de la nature.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#4
Posté 11 février 2019 - 04:36
Les cimetières qui s'étendent, ce serait plutôt un Goya.