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[chevalier dupin]

Enferré dans une réelle existence
Traînant comme un boulet sa dormance
C'est à cloche-pied de nébuleuse
À moments perdus dans l'espace
D'une nuit d'étourderie songeuse
Chevillée aux corps célestes

Voyageur si mal aiguillé hélas
Une maille à l'envers de l'est
Une maille à l'ouest de l'endroit auquel j'y pense
J'ai toujours maille à partir avec le bon sens
Filant chemin coton le mauvais rêve
Que je me taille et brode accidentel

Que je tricote un beau tissu d'embûches
La faute au patron des galaxies-dentelles
Au démon modèle qui rien n'enlève
À son enfer piqué d'horribles fanfreluches
Quand il m'envoie noir faire mon trou
Ma place à l'ombre tout froufrous

Dans le monde immonde imaginaire
Du spectacle décousu de l'univers
Et me voilà donc comme une fleur
Dans ce jardin d'ébène à l'aventure
À des années-lumière de la couleur
Revenant blanc par Vénus par Mercure

Par Soleil ou par Jupiter
Allant passer l'anneau de Saturne
Au doigt et à l'oeil d'une muse nocturne
Puis tombant par Mars et par Terre
Et sans seulement en louper une
Ni décrocher des leurs nulle lune

Pour sortir de l'ordinaire sidéral
En mordant la poussière des étoiles
Moutonnant au bas du lit à baldaquin
D'un cauchemar éveillé comme aucun
Où l'absurde sur le dos et hirsute
Cherche enfin à quoi rime cette chute