Récif non rétif,
C'était un récif,
Où tous les jeunes se rassemblaient à marée basse.
La mer le lavait, le soleil le séchait.
Par grosse houle, les galets venaient le lapider,
Ce qui avait pour but d'arrondir ses formes.
Ses formes, parlons-en !!!
Ce récif si connu,
Représentait un corps nu.
Une de ces déesses naturelles,
Qui se serait endormie sur le sable,
Il y a des milliers d'années.
Un corps parfait,
Où l'eau aimait couler dans le creux de ses reins,
Où la vague aimait fesser ce derrière,
Si souvent caressé par les hommes.
Les algues aimaient se nicher dans les recoins
De cette anatomie fossilisée.
Créant une intimité encore plus subjective que réelle.
Les laminaires couvraient cette tête,
A demi enfouie dans le sable,
Comme autant de mèches de cheveux.
Ce n'était plus un récif,
C'était une statue.
Que la nature avait portée en son sein,
Et que la mer continuait de sculpter
Et de parer de coquillages.
Combien d'hommes l'avaient chevauchée
Dans des rêves érotiques ?
Personne ne le sait !
Mais la mer à chaque marée,
Tire une couverture d'écume,
Pour que Neptune puis la reconquérir.
LM 17/10/2007