À force de dévorer
Le soleil de mes yeux
À force de défier
La lumière impétueuse
À force de scruter
Les étincelles mystérieuses
Dans le feu affriolant
Du firmament
Mon regard séduit
S'est enfiévré
Et dans le néant
Profond
De ma cellule
Capitonnée
J'épie ces danseuses floues
Que Degas avait fait jaillir
De ses cataractes
Et je guigne avec angoisse
Ces vahinés de Gauguin
Qui m'ont rendu fou
Je n'arrivais pas à y croire
Mais dans la noirceur
De ma conciergerie
Molasse
Je bigle et je croque
En un clin d’œil
Les enfants tout rose
De Renoir
Qui roulent leur tête
De mélasse
Sur les trottoirs
Des taches noires
Gambillent sous mes paupières
Et au diable les cajoleries
Que ça tourne et que tout ça tourne
Mais lorsque s'éclabousseront les nénuphars
De Monet sur mes murs sales
Et que les putains de Toulouse-Lautrec
Se baigneront
Dans mon plafond de souillon
Alors éternellement
Couché sur le dos
Je sais car je le sais
Je me délecterai
Des étoiles de Vincent...